Une deuxième perquisition a été effectuée hier, dans la villa du colonel Lylison de René à Ambohipo, sur décision du Parquet. Les fouilles se sont avérées infructueuses.
Le colonel Lylison de Réné de plus que jamais recherché. Bien qu’il n’ait montré aucun signe de vie depuis maintenant près de six mois, ce sénateur de Madagascar, élu à Befandriana-Nord, sous la bannière de la plateforme politique « Miaraka Amin’i Prezida Andry Rajoelina », est toujours frappé d’un avis de recherche. Sur ordre du Parquet, parvenu à la direction de la police judiciaire de la gendarmerie nationale sise au Toby Ratsimandrava, la résidence à Ambohipo de ce sénateur de l’opposition, a fait l’objet d’une perquisition, hier, tôt le matin.
Le mandat a été exécuté hier, vers 5 heures du matin, par des éléments du groupement de la gendarmerie nationale de la région Analamanga, sous la houlette d’un officier-supérieur. Le maître de maison n’étant pas sur place, des personnes de son entourage ont assisté aux fouilles.
Cavale
Cette perquisition est la deuxième à être effectuée au domicile du parlementaire, depuis qu’il a entamé sa cavale, après avoir dirigé un mouvement de contestation avorté à la mi-mai. En intervenant dans la presse audiovisuelle, le sénateur de la plateforme de l’ancien président de la transition, s’est attiré les foudres du régime, en annonçant une ville morte et en appelant ses sympathisants à descendre dans la rue. Le 24 mai vers 4 heures du matin, des dissidents ont barricadé certaines rues de la capitale et enflammé des barrages, dans la partie Est de l’agglomération urbaine, du coté d’Ambohipo, Ambanidia, Ankazotokana, Antohomadinika, Ankadimbahoaka. Dans la journée, le président de la République a annoncé une mesure à son encontre.
Le lendemain au crépuscule, l’Etat major mixte opérationnel de la province d’Antananarivo a alors effectué une première perquisition dans sa villa à Ambohipo. Si, lors des premières fouilles effectuées le 25 mai, les enquêteurs ont mis la main sur trois talkies-walkies, celles d’hier se sont, en revanche, avérées infructueuses. Rien de compromettant n’y a été retrouvé. Parés à toute éventualité, les gendarmes dépêchés sur les lieux étaient, en revanche, armés et certains portaient des cagoules. Selon les informations communiquées, cette perquisition naissante s’inscrit dans la même affaire, portant sur une atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat. Elle a été effectuée pour les besoins de l’enquête et la poursuite des investigations.
Lylison de René est frappé d’un avis de recherche depuis fin mai. Mis au parfum qu’il allait quitter clandestinement le territoire malgache, les forces de gendarmerie ont inspecté un avion à l’aéroport de Mahajanga début juin mais le fugitif n’était pas à bord.
Avant que Lylison de René ne fasse l’objet de poursuites, le président du Sénat, Honoré Rakotomanana a indiqué qu’une enquête était en cours à la Chambre Haute. Six mois plus tard, il n’y a pas écho de l’enquête parlementaire annoncé.
Andry Manase