Vingt femmes ont été surprises à l’aéroport international d’Ivato, dans
le but de migrer au Liban.
Le périple vers l’eldorado d’une vingtaine de clandestines malgaches a tourné court. Elles ont été bloquées avant leur embarquement, à l’aéroport international d’Ivato, en novembre. « Formellement », les îles Seychelles étaient leur pays de destination. Mais en réalité, c’est pour elles un point de ralliement vers le Liban, dont la suspension de la migration reste en vigueur pour Madagascar.
« On a signalé la présence de femmes “étranges”, à l’aéroport. Elles allaient voyager, mais n’avaient même pas de bagages sur elles. Elles étaient convoquées par la Police de l’air et des frontières (PAF) », explique Noelison Rabearivelo, directeur général de la Promotion de l’Emploi auprès du ministère de l’Emploi, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.
« Mafia »
C’était, hier, au motel Anosy, dans le cadre d’un atelier sur la conférence de recadrage sur la migration de main-d’œuvre. L’enquête est en cours, comme le précise Noelison Rabearivelo.
Cette source de révéler qu’une « mafia éthiopienne » est derrière cette migration clandestine et travaille de mèche avec des agences de placements à Madagascar. Jusqu’ici, l’État n’est pas arrivé à maîtriser le départ clandestin des travailleurs migrants vers les pays du Golfe, considérés comme pays à risques au non respect des droits de l’homme, et encore moins à mettre la main sur les principaux responsables de ces agences de placement « illégaux ».
Certains arrivent encore à sortir de l’Ile pour débarquer vers leur « Eldorado ». Une source auprès du ministère de la Sécurité publique dévoile que, pour avoir un passeport, les intéressés présentent de faux papiers.
« Ils indiquent qu’ils vont partir aux Comores, aux Seychelles ou encore à Maurice. Arrivés dans ces pays, ils partent en douce vers le Liban, le Koweït ou encore l’Arabie Saoudite », explique la source. Des enquêtes seraient en cours pour découvrir le cerveau de ce réseau de migration clandestin.
Jusqu’ici, les autorisations de migration de travail ne sont accordées que pour les Seychelles, Maurice et Hong Kong. L’ouverture vers ces pays à risques est en cours d’étude.
Miangaly Ralitera