Le député de Mananjary aurait été victime d’un empoisonnement. La coïncidence des faits avec le tournant que prend l’affaire Singapour intrigue.
Empoisonnement La question reste pour l’heure sans réponse franche. Les informations reçues de sources sécuritaires indiquent que le député Anthelme Ramparany, aurait été « victime d’empoisonnement, dimanche soir ». Les faits se seraient déroulés dans le fokontany de Beravina, Fianarantsoa.
L’élu de Mananjary aurait eu un rendez-vous arrosé avec trois autres individus. « Le député a été pris d’un soudain malaise. (…) Les premières enquêtes avancent la thèse qu’il aurait pu être empoisonné par l’une des boissons consommées », indique la source contactée. Dans un premier temps, l’ancien ministre aurait été ramené par taxi à son hôtel. « Son état ayant empiré, ceux qui l’ont ramené ont décidé de le transporter à l’hôpital », ajoute-t-elle.
Des informations concordantes soutiennent, du reste, qu’à son arrivée à l’hôpital, Anthelme Ramparany était « dans un état comateux ». Transféré au Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU-HJRA), hier, l’ancien ministre a été admis en réanimation. Certaines sources au sein de l’hôpital d’Ampefiloha ne confirment, pourtant, pas la thèse de l’empoisonnement et préfèrent rester prudentes sur la cause du mal dont souffre l’élu de Mananjary.
« Je ne me hasarderais pas encore à parler d’empoisonnement car, cela n’a pas encore, été confirmé. Sinon, le patient est conscient. Il est, néanmoins, encore nécessaire de le garder sous surveillance », explique-t-on du coté du CHU-HJRA. Des indiscrétions indiquent que le membre de l’Assemblée nationale aurait certaines difficultés à bouger ses membres inférieurs.
Contexte
Pour en revenir aux faits de dimanche soir, l’ancien ministre « a, également, été détroussé d’une somme de 6 millions d’ariary et de ses téléphones portables ». Deux suspects ont été arrêtés par les forces de l’ordre de Fianarantsoa, jusqu’ici. « Celui qui aurait pris l’argent est toujours recherché », déclare la source sécuritaire. Elle explique la présence de cette somme d’argent conséquente en indiquant que la rencontre conviviale de Beravina aurait été, en fait, « un rendez-vous d’affaires ».
La victime étant une personnalité politique, l’affaire prend de fait une dimension particulière. Un point reconnu par certaines des sources sécuritaires contactées, hier. Surtout que l’ancien ministre de l’Environnement du gouvernement Kolo, est l’un de ceux considérés comme acteurs pouvant influencer le procès sur l’exportation illicite de près de trente mille rondins de bois de rose, en cours à Singapour. Un trafic dont l’administration Rajaonarimampianina, a confirmé l’illégalité et sur lequel, l’État s’est porté partie civile, il y a quelques jours.
Du temps où il était ministre de l’Environnement, le député Ramparany avait, pourtant, affirmé à la justice singapourienne « la légalité », de l’exportation. Parallèlement à la procédure judiciaire dans la ville-Etat, le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco), a, également, engagé une enquête sur cette exportation illicite de trente mille rondins de bois de rose. L’audition du parlementaire est considérée par le Bianco, comme l’une des étapes cruciales pour qu’il puisse clore son enquête et transférer l’affaire à la Justice malgache.
C’est dans ce contexte donc, que « le soupçon d’empoisonnement », survient, à Fianarantsoa. Anthelme Ramparany, par ailleurs, n’est pas la seule personnalité politique à avoir été victime de mal dans des circonstances houleuses ou opaques, cette année. Solonandrasana Olivier Mahafaly, Premier ministre, a été évacué d’urgence à la Réunion, en mars, près d’un mois avant sa nomination pour siéger, à Mahazoarivo. Certains courants d’information parlaient d’une « tentative d’empoisonnement ». Feu Rodolphe Ramanantsoa, ancien ministre de l’Énergie, quant à lui est décédé, en août dernier, dans une chambre d’hôtel, à Mahajanga. Les circonstances du décès restent, jusqu’ici, une énigme.
Garry Fabrice Ranaivoson