L’ancien ministre des Télécommunications devrait être fixé sur son sort ce jour. Le tribunal d’Anosy et ses environs devraient être sous haute sécurité, avant et après le prononcé du verdict
Musclé. Tel devrait être le caractère du dispositif de sécurité qui sera mis en place du côté du tribunal d’Anosy ce jour. Ceci, en raison du prononcé du verdict sur le procès d’Augustin Andriamananoro, ancien ministre des Télécommunications.
Certains courants de renseignement indiquent que les villageois opposés à l’exploitation aurifère de Soamahamanina, feraient le voyage pour soutenir l’ancien membre du gouvernement de la Transition. Ce dernier est, justement, au centre de cette tourmente judiciaire, car accusé d’être parmi les chefs de file des mouvements contestataires dans cette commune rurale de la région Itasy.
Les informations soufflent, par ailleurs, que les partisans de la révolution orange de 2009 pourraient aussi venir en nombre au tribunal ce jour.
L’on peut par exemple lire, depuis la semaine dernière, sur la page Facebook d’une entité s’étant baptisée Club des supporters d’Andry Nirina Rajoelina (CSANR), un appel à tous ses membres « à venir nombreux au palais du tribunal d’Anosy, le 27 décembre, à 7 heures 30, pour assister au verdict du procès d’Augustin Andriamananaro ».
Contexte
Contacté, le colonel Ravoavy Zafisambatra, commandant de l’État major mixte opérationnel de la région Analamanga (EMMO-REG), explique : « dans ce genre d’évènement, étant donné le contexte, la mise en place d’un dispositif de sécurité particulier est toujours nécessaire, afin d’éviter d’éventuels débordements ou troubles ». Lors de l’audience, le 20 décembre, une foule conséquente était déjà présente au tribunal d’Anosy.
La salle du jugement a été pleine à craquer, faisant en sorte que les quatre heures d’échanges de plaidoiries se sont déroulées dans une chaleur suffocante. Cette foule de partisans a fait du tapage, lorsqu’il a été annoncé que le verdict du procès ne sera connu que ce jour. Les militants et sympathisants oranges semblent avoir l’intention de remettre à ce jour, pour manifester leur soutien au vice-président du groupe des partisans de Andry Rajoelina (Mapar).
L’audience de prononcé du verdict pourrait, pourtant, ne pas durer longtemps, et se faire avec ceux d’autres dossiers.
Il est même probable qu’Augustin Andriamananoro ne fasse pas le déplacement jusqu’au tribunal d’Anosy. Le contexte sécuritaire des lieux pourrait en décider. En détention provisoire à Antanimora depuis le 15 décembre, et ayant vu sa demande de liberté provisoire refusée par le juge, à l’issue de l’audience du 20 décembre, ce qui lui a imposé de passer Noël en solitaire, l’ancien ministre accusé, entre autres, d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État, sauf changement, devrait être fixé ce jour, si son calvaire carcéral prendra fin ou non.
Appel de détresse à l’ambassadeur de France
Dans une lettre en date du 24 décembre, adressée à l’ambassadeur de France, Volanirina Andriamananoro, épouse de l’ancien ministre de la Télécommunication, a fait part de sa détresse sur la tourmente judiciaire dans laquelle se trouve son époux. « (…) dans cette affaire, le droit de l’Homme, la liberté fondamentale ainsi que l’État de droit sont complètement bafoués par les injustices et par la persécution politique dont mon mari, Augustin Andriamananoro, une personnalité publique très connue dans le milieu politique, constitue la principale cible (…) le samedi 10 décembre 2016, alors que Andriamananoro était à l’enterrement de sa belle-mère, une trentaine d’éléments armés de l’EMMO-REG est venue l’arrêter arbitrairement sans mandat. La garde à vue a duré plus de 48 heures sans accusations fondée. C’est seulement le lendemain de son arrestation que les enquêteurs de la gendarmerie ont commencé à formaliser une investigation, visant à fomenter des dossiers d’accusation contre mon mari (…) », dénonce-t-elle.
Garry Fabrice Ranaivoson