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Ankasina – Des militaires torturent un garçon

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Accompagné de trois individus armés, un militaire a arraché de son sommeil un jeune garçon. La victime a été laissée pour morte en pleine rue.

Abus et barbarie à Ankasina. Armés d’un pistolet automatique et d’un poignard, un militaire en service au commandement des forces de développement (Cofod) à Andohatapenaka et ses trois comparses, ont arraché de son domicile, un jeune homme de dix-neuf ans, dans la soirée du nouvel an, vers 22 heures, pour le torturer et le laisser pour mort, en pleine rue. Après en avoir fini avec le jeune homme, les quatre forcenés l’ont recouvert d’un tissu blanc puis ont décampé. Secourue in extremis par les personnes des environs, la victime a échappé de justesse à la mort. Au bout d’un séjour à l’hôpital d’Ampefiloha où il a été placé sous soins intensifs, il a repris du poil de la bête, et a ensuite porté plainte à la police criminelle. Le militaire incriminé n’est autre qu’un voisin du jeune homme.
«Il m’a accusé à tort, d’avoir vandalisé une clôture en bois qu’il a plantée. Le jour du nouvel an, tard dans la nuit, alors que je dormais, il était venu frapper à ma porte, pour me sommer de sortir. Dès que j’ai ouvert, ils étaient quatre à s’être jetés sur moi », confie la victime.

Pires maltraitances
«J’ai réalisé que j’avais affaire à une escouade de la mort, lorsqu’un pistolet a été braqué sur mon cou. Tiré dehors, j’ai été roué de coups et poignardé à la plante des pieds et au niveau de la main », enchaine-t-il.
Réveillée en sursaut par ses cris de détresse, la mère du jeune garçon s’est ruée dans la cour, pour voler au secours de son fils. «Ils ont braqué leur arme sur moi et pour me sommer de déguerpir, d’un ton fielleux. Celui qui tenait l’arme de poing a affirmé qu’il était de la police. Lorsque je lui ai demandé un badge ou une carte professionnelle, il a menacé de m’abattre. Alors qu’ils ont emmené mon fils, je n’ai rien pu faire », déplore cette mère de famille.
Traîné de force dans les rues d’Ankasina, le jeune homme a été sommé d’exécuter des roulades sur le bitume.
«Nous avons essayé d’intervenir, mais les quatre individus nous ont signifié de nous disperser sous la menace d’une arme de poing. Ils ont ensuite attaché le jeune homme à un poteau électrique, où ils l’ont frappé jusqu’à l’épuisement,  puis ils l’ont étranglé avec une corde », relate pour sa part Jean Baptiste Raherivelo, un habitant d’Ankasina.
«Les pieds du malheureux tremblaient et après, il n’a plus esquissé aucun geste. Les personnes sur place le croyaient mort. Ses bourreaux l’ont alors détaché et jeté sur le trottoir. Après l’avoir recouvert d’une sorte de drap blanc qu’ils ont amené, ses agresseurs ont décampé comme si de rien n’était », poursuit ce riverain.
La police est sur les traces du militaire du Cofod. L’un des agresseurs, résidant dans le  quartier aurait, quant à lui, déserté les environs depuis la tentative d’homicide. En revanche, celui qui tenait le pistolet automatique ainsi que son compère armé du poignard, restent introuvables.

Seth Andriamarohasina & Andry Manase


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