Quatre ans après une fusillade et la mort de six éléments des forces de l’ordre, le deuxième adjoint au maire de Bekirobo, est arrêté.
Un adjoint au maire soupçonné d’être parmi les chefs dahalo. Transféré à Betroka par les forces de gendarmerie après avoir échappé de justesse à une vindicte populaire à Isoanala mardi aux petites heures, le deuxième adjoint au maire de la commune de Bekirobo, fait l’objet d’enquête dans le meurtre de six éléments des forces de l’ordre, dont le capitaine Jonah Tsiresindahy, commandant de la compagnie territoriale de la gendarmerie nationale à Ihosy.
Les faits remontent à 2012, lorsque ce capitaine fraîchement nommé à son poste à Ihosy ainsi que ses hommes, ont été appelés à prêter main forte à leurs frères d’armes de Betroka. À l’époque, près de 200 dahalo, brandissant des armes de guerre, des fusils de chasse, ainsi que des armes blanches, s’étaient emparés de 480 zébus dans la commune de Beherena.
Commanditaire
Attiré dans un guet-apens, enfoui dans les dédales de montagnes de l’Andriry, dans une zone limitrophe avec la commune de Bekirobo, fief de l’adjoint au maire incriminé, les forces de l’ordre ont été laminées par la horde de dahalo hyper-équipés.
Piégés dans un déluge de feu lorsque l’effectif des dahalo armés a quadruplé, les éléments d’appui, constitués par des éléments de l’armée, n’ont pas pu défendre leur position, condamnant ainsi à une mort certaine les gendarmes en pleine progression. Décapité après la perte du capitaine Tsiresindahy, le peloton armé qui a bravé la mort dans cette opération périlleuse a battu en retraite après avoir essuyé de lourdes pertes. Le bilan est lourd. Six hommes ont péri sur le champ de bataille, certains ont été délestés de leurs Kalachnikov et la récupération de leur corps était de surcroît une autre opération à risques.
Quatre ans après cette défaite, l’étau se resserre autour du deuxième adjoint au maire. Soupçonné d’avoir été parmi les redoutables dahalo qui ont infligé un cinglant camouflet aux forces de l’ordre, il est actuellement soumis au feu roulant des questions par la gendarmerie à Betroka.
Cet adjoint au maire incriminé a été arrêté en revanche lundi, pour une toute autre affaire. La semaine dernière, lorsqu’un vol d’une trentaine de zébus a été perpétré à Ampasimaiky Bekirobo par trente-cinq dahalo, une fusillade a éclaté lorsque les fuyards sont tombés nez-à-nez, avec les villageois, et six gendarmes.
Deux des malfaiteurs sont tués par les poursuivants, et un troisième, pris vivant, aurait révélé le nom du deuxième adjoint au maire incriminé. D’ailleurs, des plaintes, accusant le suspect d’être le commanditaire de nombreux vols de bétail, commis à Bekirobo, ont fusé de partout, suite à la dénonciation.
Pour la dernière affaire, la gendarmerie le soupçonne d’avoir recruté les dahalo.
Ayant eu vent de son arrestation, les villageois ont rameuté leurs pairs pour prendre d’assaut la brigade de la gendarmerie à Isoanala, où le suspect était placé en garde à vue. Ayant débusqué l’attaque de caserne qui se préparait, la gendarmerie a entamé des pourparlers pour le transfert de l’adjoint au maire, à Betroka.
Andry Manase