Les dirigeants de la Jirama veulent modifier certaines clauses du contrat avec ses fournisseurs, notamment le prix d’achat du carburant et la durée du document.
Des contrats désavantageux. En achetant du gasoil à un coût plus élevé que le prix du marché, la Jirama est lésé et veut rectifier le tir. Les dirigeants de cette société d’État annoncent de nouvelles mesures dans certaines clauses du contrat avec ses fournisseurs. Celles-ci touchent des points désavantageux pour la Jirama comme le prix d’achat du carburant ainsi que la durée de validité du contrat. « Désormais, les nouveaux contrats signés avec les fournisseurs sont ramenés à six mois. L’objectif est d’atténuer la fluctuation du prix du carburant », a déclaré, hier, à Iavoloha, Nestor Razafindroriaka, directeur général de la Jirama.
Les contrats d’achats de carburants établis par la Jirama avec ses fournisseurs faisaient toujours la cible de tout critique de l’opinion publique, du ministère des Finances et du budget et aussi des bailleurs de fonds. Dans un communiqué publié le 26 octobre, le Trésor public a pointé du doigt cette pratique. « Le prix d’achat du carburant est plus élevé que les prix à la pompe des stations services alors que la société d’État achète en grande quantité et via appels d’offres », a indiqué Pierre Jean Feno, directeur général du Trésor.
Charges supplémentaires
Celui-ci ne manque pas de mentionner que « la Jirama (qui) a lancé un appel d’offres et (qui) a signé des contrats avec ses fournisseurs, indiquant que le prix du gasoil est indexé au cours du pétrole sur le marché international et de la fluctuation du cours de change de l’ariary par rapport au dollar ». « Cette fluctuation engendre des charges supplémentaires évaluées à 120 milliards d’ariary au titre de l’exercice de 2016 », poursuit-il.
De sources gouvernementales, la plupart des contrats de la Jirama avec ses fournisseurs arrivent à terme. La société d’État devrait ainsi lancer une série d’appels d’offres. La livraison du fuel lourd inaugure cette passation de marché public. « Cette nouvelle mesure de prix d’achat de validité du contrat serait introduite dans l’accord avec l’adjudicateur de ce marché », a souligné le DG de la Jirama.
Les bailleurs de fonds tiennent à l’œil la gestion de la Jirama. Le dossier de cette société d’État n’échappe pas au Fonds monétaire international à chaque mission d’évaluation. Sa situation financière préoccupe les bailleurs de fonds puisque les pertes enregistrées par les entreprises publiques représentent un risque important pour le budget de l’État. C’est ainsi que le gouvernement s’est engagé à mettre en place un plan de redressement de cette société nationale de
distribution d’eau et d’électricité dans le cadre du programme Fond élargie de crédit (FEC) en accord avec le FMI. Les dirigeants de la Jirama se sont engagés, par la suite, à réduire au minimum les contrats de gré à gré dans la fourniture d’énergie.
Lova Rafidiarisoa