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Ankorondrano – Ravalomanana engage la relance du Magro

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L’ancien chef de l’État semble désormais en mission de reconstruction du groupe Tiko. Reste à régler les paramètres administratifs et politiques.

Se refaire. Un terme souvent utilisé dans les jeux d’argent, qui pourrait trotter dans la tête de l’ancien président Marc Ravalomanana, depuis son retour au pays en octobre 2014. Après un engagement total dans la campagne électorale, le président national du parti « Tiako i Madagasi­kara » (TIM), semble concentré sur la reconstruction du groupe Tiko. Hier matin, il était au Magro à Ankoron­drano, pour superviser l’assainissement du site, ravagé par les vandales et détruit par un incendie, au début de la crise de 2009.
Depuis quelques semaines, les sorties de l’ancien chef de l’État concernent, en effet, la relance de sa société et de ses filiales. Une rencontre avec d’éventuels investisseurs allemands à Antsirabe, puis un voyage à la Réunion pour des visites d’usine et, certainement et toujours, pour solliciter des partenariats, ont été au programme du fondateur de la société Tiko. « Cette action de nettoyage du site fait suite au processus entamé en  vue de la réouverture des composantes du groupe Tiko dans tout Madagascar », affirme le communiqué de presse relatant l’événement d’hier. Une missive qui porte l’entête du groupe Tiko.

Calcul
Pourtant, avant de songer à remettre en état le site d’Ankorondrano, l’ancien exilé d’Afrique du Sud devrait d’abord penser à renégocier avec la Chambre de commerce qui revendique toujours la propriété du terrain. Une réclamation accordée par le pouvoir transitoire. Pour mettre toutes les chances de son côté, Marc Ravalo­manana sort les arguments politiques, les accords de la Feuille de route notamment, pour plaider sa cause devant l’État.
Le communiqué publié hier, souligne particulièrement les dispositions concernant l’indemnisation des victimes de la crise. Le 28 août, l’ancien président de la République a indiqué qu’il est prêt à payer les arriérés fiscaux du groupe Tiko, tout en précisant« après calcul commun des compensations dont le Groupe doit bénéficier  conformément aux articles de la Feuille de route ».
Le camp Ravalomanana surfe, par ailleurs, sur le dernier sommet de la Commu­nauté des États d’Afrique australe (SADC). A Gaborone, le mois dernier, Lawrence Stergomena, secrétaire exécutif de l’organisation régionale a, en effet, déterré la loi cadre de la Transition. Le dépositaire de Tiko saisit la balle au bond et montre son ambition de se refaire sur le thème du sommet d’août, qui porte sur l’industrialisation des pays membres de la SADC. La réouverture de Tiko est, par ailleurs, une condition systématiquement mise par l’ancien exilé dans la balance, pour conditionner sa collaboration avec le pouvoir.
Depuis quelques mois, il a affiché une certaine impatience, voire une exaspération, pestant souvent sur le fait que l’État joue la montre sur le dossier Tiko. Celui qui, pour s’extirper d’une situation juridique compliquée, avait chanté les louanges de la collaboration avec le régime, s’est ainsi remis à tacler les tenants du pouvoir. Hier pourtant, Marc Ravalo­manana s’est remis à caresser l’État dans le sens du poil. Pour le résident de Fara­vohitra, la fin justifie visiblement les moyens, quitte à fortement contribuer à polluer l’échiquier politique.
« La collaboration avec l’État permettra de relancer le  développement de l’industrie à Madagascar et donnera des opportunités d’emplois (…)  Le groupe (…) contribuera à la réalisation du programme du gouvernement. Laissons de côté orgueil et animosité personnels, il faut développer Madagascar », a-t-il déclaré. Reste à voir s’il y aura également un changement de ton  des députés TIM vis-à-vis de l’Exécutif. Ce dernier, pourtant, semble être décidé à les tenir à l’écart. Les ambitions présidentielles de Marc Ravalomanana, du reste, pourraient freiner l’envol de Tiko. L’idée de renforcer un adversaire potentiel en 2018, risque de ne pas plaire à tout le monde.


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