L’Assemblée nationale procèdera au vote du projet de loi sur la CENI jeudi. Le vote de l’ordre du jour de la session extraordinaire a été vite fait et barricade la session autour du projet de loi.
Expéditive. Le mot est opportun pour aborder la séance d’adoption de l’ordre du jour de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale, hier. Au bout de dix minutes, chrono en main, la messe a été dite. Les députés passeront aux débats et au vote en séance plénière du projet de loi sur la Commission électorale nationale indépendante (CENI), jeudi.
Soixante-sept députés ont voté pour. à partir d’aujourd’hui donc, le projet de loi de l’Exécutif qui compte cent-dix-huit articles, compris dans vingt-deux pages sera étudié et décortiqué durant trois jours de travaux de commission qui prendra fin mercredi. Loi des finances, loi des finances rectificative et projets de loi
sur le statut particulier d’Antananarivo, sont les seuls projets de loi à avoir fait l’objet de tels soins, depuis le début du mandat de la Chambre basse. Après trois jours de travaux de commission, viendront les débats et le vote en séance plénière pour la seule journée de jeudi. Vendredi prochain se tiendra la cérémonie de clôture de la session extraordinaire.
À en croire les tollés qui ont suivi la séance plénière d’hier, le déroulement de celle-ci n’a pas été du goût de tout le monde. « Ce n’est pas ce qui a été convenu lors de la conférence des présidents », ont déploré quelques députés, membres du groupe parlementaire « Vondrona politika Malagasy miara-miainga » (VPM-MMM). Selon ce qui a été entendu dans les travées de Tsimbazaza, il aurait été décidé que durant la séance d’hier, le député Niarisy Mara prendrait la parole pour expliquer sa situation devant ses pairs. Mais cela ne s’est pas fait.
Avancée
À un vote près, l’ordre du jour de cette session extraordinaire a été voté à la quasi-unanimité des députés présents dans l’hémicycle. Il faut dire que les députés du groupe parlementaire VPM-MMM ont raté le vote, retardé par l’échafaudage d’une tactique pour faire passer leur revendication dans l’hémicycle. Le VPM-MMM, à l’initiative d’un texte instituant une nouvelle Commission électorale, en début d’année, souhaite que leur proposition de loi soit prise en compte dans les travaux de commission et les débats en séance plénière. La réunion d’hier a, pourtant, déjà accusé 1 heure 30 de retard.
Mercredi, la première conférence des présidents pour sortir une proposition d’ordre du jour a fini en queue de poisson. La raison est que les débats se seraient éparpillés autour du projet de loi de l’Exécutif, de la proposition de loi du VPM-MMM et du pacte de responsabilité. Le bruit a même couru que des députés auraient dans l’idée de boycotter le vote de la loi sur la CENI, pour manifester contre l’absence de ticket carburant.
Au regard des faits d’hier, le bureau permanent semble déterminé à verrouiller cette session extraordinaire au débat et au vote du projet de loi sur la CENI, comme le prévoit le décret de convocation. Une manière d’éviter que d’autres sujets ne viennent chahuter l’hémicycle durant ces quelques jours de réunion, ou puisse donner des munitions à l’opinion qui n’hésitera pas à tirer à vue sur les députés, en cas de nouvel écart de conduite. La rapidité du vote de l’ordre du jour d’hier pourrait indiquer, par ailleurs, que les tractations pour un cessez-le-feu entre le Législatif et l’Exécutif avance. Le groupe des partisans de Andry Rajoelina (MAPAR) et le « Tiako i Madagasikara » (TIM) ont voté sans piper mot pour l’ordre du jour.