Le changement climatique risque de frapper fort durant la saison pluvieuse. La durée de la sécheresse risque d’être longue tandis que la pluie pourrait être de courte durée mais dévastatrice.
Suite à l’installation de l’épisode EL Nino fort, la saison chaude et humide 2015-2016 serait caractérisée par un risque de déficit pluviométrique sur les parties Sud et Sud-Ouest de l’île.
Ces régions nécessitent donc une haute surveillance, face une éventuelle sécheresse. Les précipitations dans l’Androy seront ainsi en-dessous de 30mm par mois, durant cette saison pluvieuse. Telle est l’annonce des services des adaptations aux techniques de pointe, au sein de la direction des recherches et développements hydrométéorologiques de la météorologie, hier.
Toutefois, cette baisse de précipitation n’affectera pas que les régions de l’Androy, Atsimo-Andrefana, Melaky et une partie de la région du Menabe. La sécheresse ne sera pas non plus subite. « Pour le début de la saison des pluies, en octobre, des risques de précipitations insuffisantes seront à craindre sur les régions du Nord-Est de l’ile et sur le Centre-ouest et le Sud-Ouest, en novembre », précise le communiqué des évolutions probables des conditions climatiques pour la saison chaude et humide.
Du mois de décembre à février, la diminution de la quantité de pluie sera à craindre sur le Centre-Ouest et Sud-Ouest de l’ile, et sur les provinces d’Antananarivo et de Toliara ainsi que dans les régions d’Amoron’i Mania, Haute Matsiatra, Ihorombe, ainsi que l’Atsimo Atsinanana en janvier. Dans la région Analamanga, les précipitations pour les mois d’octobre et de novembre seront en-dessous de 154mm. Cette quantité de la précipitation va augmenter de 791,7mm de décembre à février. Durant les mois d’octobre jusqu’en février, la température maximale va, par contre, augmenter au-dessus de 26,5°C.
Perturbation climatique
Cette annonce de la sécheresse ne signifie pourtant pas que le risque d’inondation n’existe pas. « Une activité cyclonique proche ou inférieure à la moyenne climatologique avec deux perturbations pouvant atterrir sur les côtes malgaches », poursuit le rapport. Un technicien des services des adaptations aux techniques de pointe au sein de la direction des recherches a avancé que le scénario au début de l’année ne serait pas écarté. Aussi, les précipitations enregistrées le 26 février dernier étaient celles qui devaient s’étaler sur un mois.
Avant ce risque d’inondation, les ressources en eau risquent de se raréfier. « Depuis plus de cinq ans, les précipitations arrivent tardivement et en petites quantités causant divers problèmes. Il faudrait ainsi se préparer, face à ces précipitations déficitaires et le risque de la montée subite de l’eau », déclare le technicien. Dans la région de l’Androy, Albert Ratovondrainy, président de la délégation spéciale de la commune urbaine d’Ambovombe, a déjà interpellé l’Etat face à un risque de famine.
« Les précipitations arrivent essentiellement durant la saison fraîche. Elle est pourtant déficitaire cette année. La plupart des cultures ont été ainsi anéanties par le manque d’eau », relate-t-il.
Les réponses de l’État face à ces interpellations restent assez floues. « Nous nous sommes préparés à l’inondation, la démolition des canaux obstruant la circulation de l’eau en est une preuve. Il faudrait par contre attendre les impacts de la baisse de précipitation pour envisager une pluie artificielle », a avancé un haut responsable auprès du ministère de l’Eau.
Quant au risque de la famine, le Bureau national de la gestion des risques et des catastrophes a indiqué que le stock de pré-positionnement dans la région d’Androy était prêt pour aider la population.