La hausse du taux de malnutrition est à craindre, face au manque de précipitations. De sérieux problèmes se posent à bon nombre de familles.
De mal en pis. L’insuffisance des précipitations en cette saison d’été aura probablement des impacts sur l’alimentation à Madagascar, a indiqué Joséa Ratsirarson, secrétaire général du ministère de la Santé publique. La hausse du taux de malnutrition chronique, qui touche déjà plus de la moitié des enfants à Madagascar, mais aussi la malnutrition, sévère et aiguë, sont à craindre.
« Quand il n’y a pas d’eau, la saleté et donc la diarrhée, prennent de l’ampleur. Le prix des denrées alimentaires augmente en même temps, ce qui va rendre plus difficile la consommation », explique le Dr Harinelina Randriamasiarijaona, chef de service de la nutrition auprès du ministère de la Santé publique, pour justifier la hausse prochaine et probable du taux de malnutrition.
C’était à Anjeva-Gara, hier, dans le cadre de la remise officielle de 3 200 balances pour bébé, offertes par l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid) Mikolo.
Dépistage précoce
Pour l’instant, le taux de la malnutrition est encore stable. « 12 % des enfants de la commune d’Anjeva-Gara sont victimes de la malnutrition chronique. Ce chiffre n’a pas encore augmenté ces trois derniers mois », précise le médecin chef du centre de santé de base (CSB II) à Anjeva-Gara. Mais les agents communautaires intervenant au niveau de la communauté, constatent que les ménages ont de plus de plus du mal à trouver à manger. Les récoltes diminuent, les champs de culture sont asséchés.
À Marovoay, comme à Alaotra Mangoro et à Bealalana, les paysans subissent durement ce manque de précipitations. Le député de Marovoay, Navony Sahoby, sollicite vivement des précipitations provoquées.
Le Dr Harinelina Randriamasiarijaona incite au dépistage précoce de cette malnutrition. « Ce lot de matériels offerts par l’USAID Mikolo vient à point nommé. Une fois la chute du poids de l’enfant diagnostiqué, on peut tout de suite intervenir pour éviter que la situation n’empire », souligne-t-il. Trois mille deux cent fokontany vont bénéficier de ces 3 200 balances offertes par l’USAID Mikolo. Ce nutritionniste recommande, par ailleurs, de varier l’alimentation et de se nourrir sainement. « Comme le kilo du riz atteint actuellement les 2 000 ariary, nous pouvons le remplacer par le manioc, le maïs ou encore la pomme de terre », conseille-t-il.
Concernant la coopération du ministère de la Santé publique avec ses partenaires, Joséa Ratsirarson évoque une revue conjointe de celle-ci pour asseoir une coordination de toutes les activités.
Miangaly Ralitera