Enterrés dans cinq fossés, 200 rondins de bois de rose saisis, placés sous la surveillance de la gendarmerie, ont été dérobés en une nuit.
Coup de théâtre dans le village d’Ifaho Vinanivao, à Antalaha. Des trafiquants de bois de rose ont réussi à s’emparer de rondins saisis, placés sous la surveillance des forces de gendarmerie. Soupçonné d’avoir été pour quelque chose dans cette affaire, le propriétaire du bois précieux saisi a fait l’objet d’arrestation.
Celui-ci est placé en garde à vue. A la lumière du constat effectué par les éléments de la compagnie territoriale de la gendarmerie nationale à Antalaha, le vol a été commis dans la nuit de mercredi à jeudi.
Au nombres de 200 environ, les rondins en question ont été enterrés dans cinq fosses. Les gendarmes préposés à la surveillance du bois saisi semblent avoir été bernés la nuit du vol. Les informations communiquées révèlent qu’ils se seraient absentés de leur poste pour raccompagner le commandant d’un bateau, son assistant, ainsi que le mécanicien de bord. En creusant cette piste, les enquêteurs ont décelé que le propriétaire du cargo, dont le commandant de bord a été escorté par les gendarmes incriminés pour abandon de poste et des rondins que ces derniers étaient censés surveiller est un seul et même opérateur économique.
Importants moyens
L’étau s’est resserré autour de celui-ci lorsque les enquêteurs ont réussi à réunir les pièces du puzzle et rétablir les liens. L’arrestation de
l’opérateur économique soupçonné d’avoir été pour quelque chose dans ce subterfuge s’ensuivait alors.
Quoi qu’il en soit, les circonstances du vol sont rocambolesques. Étant donné que les quelque 200 rondins dérobés étaient enterrés à plusieurs mètres dans des fossés, s’en emparer relevait d’un véritable tour de force. Une telle opération nécessite une grande mobilisation de moyens humains, à moins d’un important déploiement logistique, à l’instar du recours à des pelleteuses, des élévateurs et de camions, d’autant plus que les malfaiteurs ont réussi l’impossible en déterrant et en embarquant en une seule nuit des centaines de rondins massifs pesant plusieurs tonnes.
Autre fait aberrant, les voleurs semblent avoir réussi leur coup ni vu ni connu, et sans laisser de traces. La thèse qu’il y ait eu des complices ne serait pas, de ce fait, à exclure. Les rondins subtilisés font partie d’un lot d’anciennes coupes, pris dans les filets des gendarmes. Après le vol, ils demeurent encore introuvables jusqu’à maintenant.
Andry Manase