L’étau se resserre autour de cinq policiers de la brigade criminelle pour un cambriolage contre leur service. Ils sont soupçonnés de vol de dossier et de rançon récupérée.
Cinq agents de police seront traduits incessamment devant le parquet pour un cambriolage perpétré dans les locaux de la section IV de la brigade criminelle à Anosy. Les faits remontent à la nuit du 26 au 27 août, alors que le dossier portant sur le rapt de Rafik Jaffaraly, patron du magasin d’appareils électroménagers Conforama, était en passe d’être transféré au parquet.
Les malfaiteurs se sont emparés d’une somme de vingt millions quatre cent mille ariary, qui faisait partie de la rançon versée aux kidnappeurs. La thèse selon laquelle les auteurs du rapt peuvent avoir des complices au sein de la police nationale, et qu’ils les ont envoyés pour s’emparer du dossier, est également évoquée.
L’étau s’est d’abord resserré autour de trois policiers de la section I, qui avaient assuré le tour de permanence la nuit où l’effraction a été commise. Ces derniers ont ouvert à deux de leurs collègues d’une autre section, venus frapper en pleine nuit aux portes de la brigade criminelle.
Roulés dans la farine par les deux nouveaux venus, les trois éléments de permanence ont rejoint leur poste, sans se douter de rien.
Alors qu’ils n’y ont vu que du feu, le bureau, où l’argent saisi et le dossier y afférent étaient censés être gardés, a été braqué.
Témoignages
Interrogés dès le lendemain, des suspects placés en garde à vue ont assuré avoir entendu des bruits d’outils. C’est seulement lors de la reprise du service par les policiers de la section IV, que l’effraction a été découverte.
La direction de l’inspection générale de la police nationale est saisie de l’enquête. En parallèle, ces cinq policiers soupçonnés d’avoir été pour quelque-chose dans cet acte rocambolesque, ont été traduits en conseil de discipline. La radiation pourrait les attendre dans la mesure où leur implication dans cette affaire serait
avérée. Ils devraient être fixés sur leur sort dans les jours qui viennent.
« Le corporatisme est à prohiber dans le corps de la police nationale. Le professionnalisme, la lutte contre la corruption, ainsi que le respect de la déontologie sont en revanche à observer », a mis en avant hier l’inspecteur général de police Blaise Richard Randimbisoa, ministre de la Sécurité publique, à l’occasion de la cérémonie de clôture du 54ème anniversaire de la police nationale au camp des Forces d’Intervention de la Police à Antanimora hier.
En saisissant la balle au bond, il a déclaré que des éléments récalcitrants ainsi que des détracteurs mènent actuellement une campagne de dénigrement afin de réduire à néant les efforts entrepris dans ces domaines.