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Navire arraisonné à Masoala – Une « gros bonnet » en détention préventive

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La présumée propriétaire des bois de rose saisis est gardée à Mananara Nord. Les autorités se font très discrète sur cette affaire.

La discrétion. En toute vraisemblance, les autorités, depuis les forces de l’ordre jusqu’au sommet de l’État souhaitent tenir hors de portée du public certains détails de l’affaire concernant le navire dénommé « Lumina ».
Selon le communiqué de presse qui rapporte les grandes lignes du conseil des ministres de mercredi, ce bateau a été « arraisonné à partir de Vinanivao à proximité du Cap Masoala, pour tentative d’exportation de bois de rose ». Après quelques investigations, il s’avère que des sources confirment le fait que « la présumée propriétaire de la cargaison saisie est en détention provisoire dans la prison de Mananara-Avaratra ».
Des indiscrétions affirment qu’il s’agirait « d’une dame connue et puissante ». Ce qui impliquerait l’aspect sensible du sujet et expliquerait la discrétion autour de certains points de l’enquête en cours. Le communiqué rapportant la réunion hebdomadaire de l’Exécutif évoque notamment l’arrestation « de l’équipage » du navire « Lumina ». Les informations collectées parlent pourtant de « quatre arrestations ».
Outre celle qui est considérée comme « propriétaire » de la cargaison, « trois dockers » seraient également sous mandat de dépôt dans les geôles de la prison de Mananara-Nord, à la suite « d’un défèrement au Parquet de Maroantsetra ». Le groupement de la gendarmerie de Fenoarivo-atsinanana aurait été chargé des interventions sur le terrain et de l’enquête préliminaire.
L’existence d’une tentative d’embarquement de bois de rose dans la baie d’An­tongil, dont le cap Masoala marque la limite Nord-Est, a été signalée à la presse la semaine dernière.

Prudence
Le fait que l’arraisonnement n’a été communiqué que mercredi, et surtout dans un secteur non loin de cette baie, amène à penser que les trafiquants ont eu le loisir d’embarquer leur cargaison illégale.
Des indiscrétions ont, cependant, confié que « l’intervention et les arrestations se sont déroulées le 1er et le 2 février ». Les instructions du dossier ont démarré depuis une semaine. « L’influence » de la personnalité accusée d’être l’auteur principal des faits et la surface financière à sa disposition semblent avoir imposé la prudence aux autorités et les obligent à distiller les informations avec parcimonie.
À cause de cette affaire, certaines personnalités politiques feraient l’objet « de menaces de mort », ou se sont vu proposer jusqu’à plus de « 10 milliards d’ariary », afin d’éviter la prison à la principale accusée et de permettre l’exportation sans crainte des bois précieux. « Des responsables politiques et administratifs ont tenté de brouiller les pistes. Il a fallu emprunter des voies non conventionnelles pour mener à terme les investigations et faire les premières arrestations », confie une source avisée.
Le conseil des ministres de mercredi a décidé le limogeage du directeur régional de l’Environnement, de l’éco­logie et des forêts de la région SAVA. Une mesure prise probablement à la suite de ce dossier. Jusqu’ici, personne ne révèle la nationalité du navire arraisonné, ni sa destination. Le bâtiment, sauf changement, devrait arriver à Toamasina, ce jour, et sa cargaison débarquée au quai du grand port. La presse a été conviée pour couvrir l’événement. Une occasion d’avoir plus de détails sur cette affaire, si les autorités le veulent bien.

Garry Fabrice Ranaivoson


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