Un travail d’arrache-pied est effectué pour mettre fin au trafic des manuels scolaires. Leur livraison dans huit régions est temporairement suspendue.
Du concret. L’Union européenne et le ministère de l’Éducation nationale (MEN) ont décidé de suspendre temporairement la livraison des manuels scolaires, au niveau des directions régionales de l’Éducation nationale (DREN), là où le programme d’appui aux services sociaux de base-Éducation (Passoba-Éducation), est mis en œuvre. Cette décision prend effet notamment dans les régions d’Anosy, de Boeny, de Sava, d’Atsimo-Andrefana, de Betsiboka, de Menabe, d’Analanjirofo et de Vakinankaratra, les zones d’intervention du Passoba-Éducation.
« C’est une situation qui ne nous plaît pas », souligne Antonio Sanchez-Benedito, ambassadeur et chef de délégation de l’Union européenne à Madagascar, avant de continuer : « Mais c’est la meilleure manière de démontrer notre engagement mutuel, celui du gouvernement malgache et de l’Union européenne, pour lutter contre la corruption et pour prendre des mesures immédiates là où il y a des cas de corruption ». C’était hier à Fort Dauphin, dans le cadre du 7e comité de Pilotage du programme Passoba-Éducation.
L’Union européenne veut à tout prix mettre fin aux ventes illicites des manuels scolaires car ceci porte préjudice aux personnes les plus nécessiteuses tandis que d’autres s’enrichissent grâce à la vente de manuels gratuits dont le principal objectif est d’aider à renforcer le système éducatif à Madagascar. Antonio Sanchez-Benedito veut avoir du concret dans les actions entreprises par le ministère de l’Éducation nationale. Ce qui a contraint l’Union européenne à reprendre la distribution de ces manuels, pour la DREN d’Antsiranana. En effet, le MEN a déjà entrepris des mesures, quant à la vente illicite de ces manuels scolaires.
Réseau
Le ministre de l’Éducation nationale, Paul Rabary, classe ces mesures en deux volets : primo un contrôle au niveau de chaque établissement pour constater de visu les manuels livrés par rapport à ceux qui existent réellement dans chaque établissement, secondo la collaboration avec les autorités judiciaires pour traduire en justice les responsables.
« On a déjà déposé une plainte de réserve au niveau national pour enclencher cette procédure, c’est-à-dire, à partir du moment où un individu est pris en flagrant délit de vente, la poursuite judiciaire se mettra tout de suite en place », explique-t-il. Toutefois, jusqu’à présent, il n’y a eu aucune arrestation bien que le ministre Paul Rabary reconnaît que cette fuite ne peut avoir lieu qu’au niveau de son département. Il y aurait un réseau.
Il y a déjà eu des résultats pour la DREN Atsinanana, une des neuf zones d’intervention du Passoba-Éducation. « Des mesures concrètes, menées par les responsables locaux, pour la région Analamanga et Atsinanana, ont été déjà prises, à savoir le ramassage des manuels scolaires vendus sur les étals. On a aussi entamé une procédure, avec les autorités en place, pour déceler et déjouer les autres velléités et tentatives de vente illicite », rajoute le ministre Paul Rabary. Antonio Sanchez-Benedito promet alors de reprendre la livraison pour cette région.
Pour les huit autres régions, « On va attendre qu’on ait des nouvelles venant du MEN, et confirmant que toutes ces mesures soient en cours », souligne-t-il. Cet ambassadeur avoue que l’Union européenne est vraiment rassurée face à la ferme volonté exprimée par le ministère de l’Éducation nationale, pour lutter contre ce fléau.
Miangaly Ralitera