Les rancunes sont tenaces au Parlement. La première séance de travail de commission a été mouvementée, hier.
En effervescence. Selon les indiscrétions, la première séance de travail de la commission en charge de l’étude du projet de loi sur la Commission électorale nationale indépendante (CENI), aurait tourné au vinaigre. La tension aurait été telle qu’il a fallu y mettre fin avant l’heure et reporter les débats à lundi. Plus que le projet de texte à l’ordre du jour, le rendez-vous se serait mué en règlement de compte entre les députés, ceux ayant voté pour la motion de censure contre le gouvernement et ceux qui s’y sont opposés, notamment.
Et d’après les récits d’un élu qui a pris part aux travaux, les députés n’ont pas mâché leurs mots. « Vous savez que faire un forcing n’est pas une solution ». « Ce sont de pareilles situations qui ont conduit aux précédents conflits et vous refaites encore les mêmes erreurs ». « Vous qui êtes les courtisans du pouvoir avez une part de responsabilité dans la situation actuelle du pays ». « Pourquoi ne pas tout de suite sortir les mallettes pour s’assurer du vote de ceux qui brillent par leur versatilité ». Ces phrases auraient été dites en commission, hier.
Le député contacté hier, reconnaît que certains élus digèrent mal l’échec de la motion de censure contre le gouvernement, et n’ont pas caché leur amertume. Après deux séances de conférence des présidents houleuses, celle de mercredi surtout, le bureau permanent de l’Assemblée nationale a tout fait pour que seul le projet de loi sur la CENI soit au cœur des débats durant cette session extraordinaire. Même le député Niarisy Mara, qui a souhaité exposer sa situation dans le dossier d’Ankazoabo Atsimo, durant la séance plénière de jeudi, a été privé de parole.
Malgré ce verrouillage de l’ordre du jour, certains députés n’ont, vraisemblablement, pas lâché l’affaire et se sont épanchés en commission. Surtout que le projet de loi présenté par le gouvernement n’est pas de leur goût. Hier, la partie des discussions qui concernait la future Commission électorale, aurait rencontré une forte contestation de sa composition par les députés. « Aucun représentant de la société civile, des représentants des partis politiques au sein de l’organe permanent, et exit le représentant désigné par le président de la République », cette idée serait celle qui ferait l’unanimité auprès des élus de Tsimbazaza. Mais pour l’heure, aucune proposition d’amendement n’aurait été faite.