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Région du Sud-Ouest – Les pêcheurs encouragés à se diversifier

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Repenser les méthodes d’exploitation pour pallier la diminution des revenus de la pêche. Des alternatives ont été proposées aux pêcheurs pour qu’ils puissent diversifier leurs activités.

Les poissons se font rares. 18 000 pêcheurs sont, pourtant, concernés par cette baisse de revenu de la pêche menaçant leur activité. La surexploitation de la mer, l’utilisation d’engins prohibés ainsi que le changement climatique ont détérioré l’habitat naturel des poissons du littoral Sud-Ouest s’étalant sur près de 800 km. La baie de Sarodrano de Saint-Augustin, par exemple, n’héberge plus que des algues. Si 40% de la production d’algues du pays sont concentrés dans Atsimo Andrefana, ces végétaux qui s’exportent, notamment, en Europe
depuis 1990, sont également menacés de disparition pour pêche abusive. En outre, les méthodes traditionnelles de capture de poulpes menacent les récifs de corail.

Alternatives
« On enregistre actuellement quatorze jours de sortie en mer des pêcheurs si elle était de 22 jours auparavant. Ils sont obligés de pêcher au large pour des captures moindres », précise Emilson Raherinasolo, directeur régional de la Pêche Atsimo-Andrefana.
Des activités alternatives ont été proposées aux pêcheurs pour qu’ils puissent diversifier leurs activités ou trouver des orienta­tions plus viables comme des activités maraîchères et l’élevage de canards. Les pêcheurs aussi bien traditionnels qu’industriels ont expérimenté d’autres mesures depuis près de cinq ans. « L’élevage de l’holothurie, l’algoculture, l’exploitation de poulpes et de crabes ont été initiées dans plus de 3000 familles habitant le lit­toral. Des sociétés privées ont convenue avec des pêcheurs de par le modèle “company farm” qui consiste à les doter de matériels de pêche, à pratiquer de nouvelles techniques de pêche et surtout l’aquaculture », explique Gildas Todinana­hary, consultant du MHSA-PRU, l’entité responsable des études sur la faisabilité des sites adéquats à ces cultures et exploitations, travaillant de près avec le projet PIC2.
L’algoculture est en bonne voie, notamment, dans les communes de Belalanda, Manombo Sud, Tsifota et Befandefa. « 14% de l’existant seulement sont exportés durant ces cinq années, c’est à dire que l’algoculture convient au contexte environnemental et économique des fermiers », indique le consultant.
Une seule société arrive en moyenne jusqu’à maintenant à exporter 1000 tonnes d’algues séchées. « Le modèle actuel d’exploitation de ces pêches alternatives est bien structuré et les acteurs, les instituts de recherches et de formation, les autorités publiques, les associations communautaires de pêcheurs et de fermiers, les sociétés privées et les ONG œuvrant pour la protection de l’environnement sont d’accord pour continuer sur la lancée », continue le directeur régional de la pêche, à la présentation de l’étude à Toliara. La société d’exportation en effet, achète les algues à 600 ariary le kilo aux pêcheurs. Les acteurs soutiennent par ailleurs la recherche sur les maladies des algues et des concombres de mer.

Mirana Ihariliva


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