Les cas d’impunités dans la Grande île sont pointés du doigt par Amnesty international. Les atteintes à la liberté d’expression et aux droits de l’Homme sont relevés.
Sans détour. Amnesty International a décrit une situation alarmante sur Madagascar, dans son rapport annuel sur la situation des droits de l’homme dans le monde, mardi. Un document dans lequel l’organisation dénonce un dangereux recul du respect des droits humains à l’échelle mondiale. Pour le cas de Madagascar, en particulier, « l’impunité », est, entre autres, épinglée comme étant une des sources des dérives et excès.
« Le gouvernement ne faisait pas respecter l’État de droit, permettant ainsi, que des violations des droits humains soient commises en toute impunité », soutient le rapport, soulevant les faits qui, selon l’étude menée par Amnesty international ont prévalu, dans la Grande île, durant l’année 2016. Aussi, « la police commettait des violations des droits humains en toute impunité et des fonctionnaires corrompus participaient à des activités de traite [d’êtres humains] », ajoute l’organisation non gouvernementale.
Les conséquences malheureuses de l’impunité dans la lutte contre l’insécurité et le trafic d’être humain sont, en effet, rapportées par l’organisation militant dans la défense des droits humains. Elle déplore, entre autres, la poursuite des affrontements mortels entre les forces de l’ordre, les villageois et les dahalo. Elle avance également que, l’année dernière, Madagascar « restait un pays d’approvisionnement pour la traite à des fins de travail forcé et de prostitution ».
Les atteintes aux droits des enfants, les traites d’enfants particulièrement, « dans les zones touristiques et près des exploitations minières », sont, aussi dénoncées dans le document publié, mardi.
Liberté d’expression
Dans des termes qui sonnent comme une réprimande, Amnesty international soutient que « malgré quelques mesures récentes, le gouvernement ne faisait pas le nécessaire pour empêcher la traite, protéger les victimes et traduire en justice les trafiquants présumés, notamment, les fonctionnaires complices de ces actes ».
Parmi les sujets ayant agité les débats publics, l’année dernière, le rapport de l’Organisation non-gouvernementale (ONG), n’a pas omis de parler du code de la communication médiatisée, dans la rubrique où les atteintes à la liberté d’expression sont pointées du doigt. Un texte « contre lequel les journalistes et les médias internationaux ont protesté durant des mois. Ce code controversé prévoyait de lourdes amendes pour des infractions telles que l’outrage, la diffamation ou l’insulte contre un représentant de l’État », déclare Amnesty international.
Des atteintes à la liberté d’expression dont souffrent, également, les militants écologistes qui « ont indiqué avoir fait l’objet de menaces et d’actes de harcèlement pour avoir porté sur la place publique certaines pratiques comme le trafic de bois de rose ou d’espèces menacées. Ils ont dénoncé le manque de protection de la part du gouvernement ».
Dans sa rubrique parlant de la situation des droits de l’homme à Madagascar, Amnesty international déplore également le non-respect du droit à la santé, se basant, notamment, sur le taux de mortalité néonatale et maternelle, ou encore, la difficulté d’accès aux services de santé de base. Une situation déplorable qu’enfoncent les chiffres sur l’insuffisance alimentaire dans le Sud de la Grande île. Une précarité qui prévaut, aussi, dans le milieu carcéral et que l’ONG relève dans son rapport.
Ce rapport pointe du doigt la pauvreté comme principal cause ce ces atteintes aux droits humains. En introduction de la rubrique Madagascar, le document rapporte : « Dans un contexte de pauvreté généralisée, la malnutrition était très répandue et l’accès aux soins de santé primaire se détériore ».
Garry Fabrice Ranaivoson