Une femme en train d’accoucher est morte dans un grand hôpital de la capitale la semaine dernière. Des inspecteurs de la santé enquêtent.
Il a fallu que quelques médias mettent au grand jour une présumée bavure qui aurait entraîné le décès d’une femme, morte en train de donner la vie, dans un grand hôpital de la capitale, pour que des mesures soient prises. Le ministère de la Santé publique a informé, hier, dans un communiqué de presse, qu’une investigation est en cours pour déterminer la responsabilité de chaque partie. « Nous avons entamé cette procédure car la vie d’une personne est capitale », précise le communiqué.
L’histoire remonte à la semaine dernière, lorsque la famille d’une femme d’une trentaine d’années, sur le point d’accoucher, a rapporté sur une chaîne de télévision privée, que leur sœur a succombé, suite à la négligence des médecins. « Elle a présenté des complications. Les médecins ont refusé de l’opérer, si on ne fournit pas sur le champ, la somme d’argent qu’ils nous ont réclamée. Notre sœur a succombé bien qu’on ait fait tout notre possible pour trouver cette somme », avait déploré un membre de la famille de la défunte.
« Le ministère de la Santé publique n’est pas indifférent aux informations véhiculées par les médias », tient à préciser le Dr Joséa Ratsirarson, secrétaire général du ministère de la Santé publique.
Une autre dénonciation
Des inspecteurs de la santé ont été mobilisés pour effectuer cette investigation. « Nous avons recours à ces inspecteurs de la santé, lorsque des anomalies sont constatées », ajoute-t-il. La durée de l’investigation est indéterminée. « On ne veut pas mettre de pression sur l’enquête », renchérit-il, en insistant sur le fait que des mesures seront prises. « Si c’est une faute administrative, des mesures administratives seront prises auprès du ministère de la Santé publique. S’il s’agit d’autres fautes, nous laisserons le soin aux autorités compétentes d’intervenir », souligne Joséa Ratsirarson.
Un autre cas de bavure auprès d’un hôpital public vient d’être dénoncé par une autre famille se disant victime, hier. Une femme de 29 ans aurait décédé à la suite de deux opérations « ratées », d’une appendicite. « On l’a opérée deux fois, malgré cela, son ventre a continué à gonfler », rapporte la sœur de la victime.
Le président de l’Ordre des médecins, Eric Andrianasolo réagit, face à ces « affirmations gratuites », comme il le dit. « Les médecins sont assermentés sur la dignité de la vie, de l’homme et de la fonction de médecin. Nous les respectons, pendant l’exercice de
notre fonction et appliquons nos connaissances pour améliorer la santé publique. Toutefois, il y a des situations où nous sommes impuissants. Peut-être à cause de l’évolution de la maladie, ou d’autres raisons. Il est aussi ambitieux de dire que les médecins ne font jamais d’erreur. Mais comme tous les métiers dangereux, des balises sont en vigueur », explique-t-il. Le ministère de la Santé publique et l’Ordre des médecins présentent leurs condoléances aux familles.
Miangaly Ralitera