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Affaire Antsakabary – Des violations graves de droits humains relevées

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Les missionnaires de la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme sont revenus d’Antsakabary. Ils dénoncent des cas de violations graves de droits humains.

Une première im­pression. Dès son retour d’An­tsa­kabary à Befandriana Nord, la mission dépêchée sur place par la Commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH) donne le ton de ce que sera son rapport. Dans un tweet publié hier sur son compte twitter, la Commission, qui a mobilisé une équipe sur place pour enquêter autant sur la présumée vindicte populaire qui a coûté la vie à deux policiers que sur l’incendie de plusieurs villages qui s’en est suivi, évoque « des cas de violations graves des droits humains ».
Jointe au téléphone, la présidente de la CNIDH, Mireille Rabenoro, s’est toutefois abstenue de donner plus de détails. À peine a-t-elle reconnu que « l’information selon laquelle les incendies ont été causés par une aliénée mentale n’est pas fondée ». Elle n’est évidemment pas allée jusqu’à donner les conclusions de la mission sur les origines des feux. « Les villages incendiés sont trop éloignés les uns des autres pour que leur incendie soit le fait d’une seule personne », s’est-elle contentée d’ajouter.
Pour livrer les détails des conclusions de la mission, Mireille Rabenoro donne rendez-vous à la presse « au moment opportun ». « Pour l’heure, les missionnaires sont en plein débriefing et nous devons encore nous réunir », explique-t-elle. Invitée de l’émission Salangalanga du 1er mars, la présidente de la CNIDH a également indiqué que le rapport de la mission sera livré à la Justice pour que cette dernière puisse l’exploiter dans le cadre de ses enquêtes.
À Antsakabary, ainsi que l’avait indiqué la présidente de la CNIDH lors de l’émission Salangalanga, les missionnaires devaient faire des investigations aussi bien sur la mort des deux policiers que sur les incendies des villages.

Version contestée
« Il s’agit de deux cas de violations de droits humains », souligne-t-elle pour expliquer l’envoi de la mission dans la région. « Nous ne pouvons évidemment pas procéder à des enquêtes de terrain sur tous les cas qui nous sont soumis, mais l’affaire Antsakabary illustre un ensemble de plusieurs cas », ajoute-t-elle.
Les conclusions de la CNIDH devraient donc contribuer à mieux éclairer les autorités judiciaires dans les enquêtes sur les deux affaires. Elles devraient compléter celles que mènent la commission d’enquête mixte, composée de policiers et de gendarmes, envoyée sur place par le gouvernement pour faire la lumière sur les incendies des 487 maisons éparpillées dans plusieurs villages de la localité.
Selon de nombreuses sources sur place, ce serait la quarantaine d’éléments d’intervention envoyés sur place par les autorités policières, en vue d’une expédition punitive, qui aurait mis le feu à ces villages. Cette version reste contestée par la police nationale bien que le rapport lu par l’ancien ministre de la Sécurité publique, Norbert Anandra, attribuant le « crime » à une aliénée mentale n’ait plus été reprise.
Pour l’instant, c’est la discrétion qui règne en maître dans l’enquête officielle sur cette affaire. Plusieurs jours se sont d’ailleurs écoulés avant que les autorités daignent envoyer des enquêteurs sur place. Les membres du gouvernement qui devaient se rendre à Befan­driana Nord se sont arrêtés à Antsohihy et c’est de là que les « dons » censés « réconforter » les sinistrés des incendies « criminels » ont été acheminés.
Seule l’enquête relative au « meurtre » des deux policiers connaît une avancée notable. Cinq prévenus sont placés sous les verrous depuis plusieurs jours tandis que des avis de recherche sont lancés contre une dizaine d’autres personnes accusées d’avoir pris part à la « vindicte populaire ».

Andry Rialintsalama– Lova Rabary-Rakotondravony


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