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Bonne gouvernance – Le Président pilonne l’administration publique

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Le chef de l’État enchaîne les remontrances. Hier, à l’occasion de l’atelier gouvernemental sur la bonne gouvernance, c’est l’administration publique qui en a pris pour son grade.

Et de deux. « Cauchemar de formalités, miné peut-être par la corruption ». Malgré un léger bémol pour éviter de froisser les sensibilités, ces mots ont été ceux de Hery Rajaonarimam­pianina, président de la République, pour parler de l’image de l’administration publique. Après la justice, la veille, les remontrances présidentielles ont été pour l’administration, hier.
L’ouverture de l’atelier sur la bonne gouvernance, au ministère des Affaires étrangères, a, cette fois-ci, été le théâtre des faits. « Il est impératif de réformer l’administration publique. Il faut casser cette image de cauchemar de procédures, minée peut-être par la corruption. L’adminis­tration est un service public, au service du public. Elle doit être un rouage facilitateur du développement social et économique », a déclaré le chef de l’État.
En partenariat avec la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), l’atelier d’hier, ayant comme participants l’équipe gouvernementale, « vise principalement à aider les hauts responsables étatiques (…), à mettre plus de cohérence entre les discours politiques et les actions réelles de gouvernance ». Il s’agit ainsi, selon Mukhisa Kituyi, secrétaire général de cet organe onusien, « d’aider les dirigeants à trouver de meilleurs moyens et de nouvelles façons d’améliorer l’impact de leurs actions de développement (…) avec les moyens à leur disposition ».
Utiliser les acquis de cet atelier pour parvenir à une stratégie d’actions cohérentes, pour qu’ils aient des impacts rapides sur les besoins urgents de la population, figure parmi les suggestions du chef de l’État. Y figure également l’amélioration de l’ima­ge de l’administration publique.

Cohérence
L’atelier d’hier n’est pas le premier du genre. Fin juin 2014, le gouvernement Roger Kolo, Premier ministre de l’épo­que, a déjà tenu un séminaire sur la bonne gouver­nance, initié par le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI). Une large majorité des ministres actuels composaient les participants.
Déjà, dans une lettre lue à l’ouverture du rendez-vous, le locataire d’Iavoloha avait dressé un constat sombre de l’administration publique. Pour Hery Rajaonarimam­pianina, le séminaire du 30 juin 2014 devait « créer les conditions d’une authentique renaissance (…) la crédibilité des institutions, entamée par l’enracinement de pratiques laxistes, voire indélicates ».
Efficience des actions, transparence, réactivité de l’administration publique et redevabilité, tels étaient les maitres mots, mais qui semblent pour l’heure lettre morte. Le changement de gouvernement de janvier aurait-il pu casser la dynamique
À son entrée à Maha­zoarivo, le général Jean Ravelonarivo, Premier ministre, a pourtant, marqué le coup en annonçant des mesures strictes pour une célérité des procédures administratives, notamment, afin d’avoir une administration plus efficace, transparente et redevable. L’objectif est de rétablir, ainsi, la confiance des citoyens et des investisseurs.
Un peu plus de neuf mois après l’entrée en fonction du gouvernement Ravelonarivo, pourtant, la situation de l’administration publique semble inchangée. Et un peu plus d’un an après la première messe gouvernementale sur la bonne gouvernance, le constat du président de la Répu­blique n’est plus positif.
Outre le cauchemar des procédures, les multiples déférés devant la chaîne pénale de hauts responsables ministériels pour cause, notamment, de faux diplôme, trahit l’enracinement de la corruption dans les différentes échelles de l’administration.
En 2014, l’indice Mo Ibrahim place Madagascar à la dernière position du classement des pays africains en matière d’évolution de la bonne gouvernance, depuis 2004. Les années de crise qui auraient pourri l’administration étatique, y sont pour beaucoup. Selon le Président, depuis deux ans, l’État en est encore à remettre de l’ordre dans les affaires nationales et internationales.
Selon le SG de la Cnuced, toutefois, il serait temps de braquer les phares sur l’économie et le commerce pour un développement rapide. Avant, l’État pourrait d’abord s’attacher à « mettre en cohérence les discours politiques et les actions ».


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