La participation effective de la population dans les projets de développement, implique de bonnes stratégies d’approche. Celles-ci sont souvent négligées.
Autonomie et valorisation des acquis. Des concepts expliqués de long en large par l’association JePTD (Jeunes potentiels et techniciens pour le développement) lors d’une formation en approche Reflect (REgenerated Frerian Literacy through Empowering Community) pour un organisme rattaché au ministère de l’Agriculture et de l’élevage, la semaine dernière à Vontovorona. D’après les membres de l’association, ayant, notamment des expériences en gouvernance et promotion d’une éducation de qualité, cette approche n’est pas nouvelle mais seulement méconnue.
« L’approche Reflect vise la participation significative des communautés locales dans les décisions affectant leur vie. Elle a été basée sur ce qu’on appelle éducation libératrice, c’est-à-dire qu’elle permet une autonomie et valorise les acquis et les spécificités de chaque acteur dans la communauté. Il s’agit de vivre et d’analyser des situations collectives vécues par les acteurs de la communauté qui deviennent des participants, car ils participent au changement, au développement », explique, l’un des membres, Rivo Pascal Randrianatoandro, à la fois formateur. Les outils d’analyse sont créés par les participants eux-mêmes, car ils les vivent au quotidien.
Nombre de projets de développement se sont soldés par des échecs d’après l’appréciation des formateurs de l’association JePTD, du fait que le développement ne provient pas des réels besoins et inspirations de la population locale. « Celle-ci les subit, dans la plupart des cas, car les projets sont, soit imposés par les autorités, le gouvernement, soit ce sont des promesses lors des propagandes communales », continue encore le formateur.
En cercle
Le Reflect est une approche à l’apprentissage et au changement social qui s’inspire des concepts de l’éducation des adultes du brésilien Paolo Freire et des outils de la méthode accélérée de recherche participative (MARP). Depuis, elle est utilisée dans des projets de développement économique tels que l’élevage, l’agriculture, l’insertion professionnelle des jeunes et des femmes, la mise en place d’activités génératrices de revenus ou encore d’infrastructures locales. L’idée est de mettre les participants en cercle, traduit par un espace où les participants se sentent à l’aise pour se réunir et discuter des questions importantes amenant à des changements de vie, à travers le renforcement de leur habileté à communiquer et à porter des analyses critiques de leur environnement.
Mirana Ihariliva