La compagnie Madagascar Oil ne semble pas encore prête pour approvisionner les centrales thermiques fonctionnant au fuel lourd de la Jirama.
Des regrets. Madagascar Oil avait la possibilité d’approvisionner la Jirama, la société de distribution d’eau et d’électricité de Madagascar, mais ne l’a pas fait. La compagnie pétrolière exploitant le site de Tsimiroro aurait aimé « recourir à une soumission conjointe avec un fournisseur partenaire », mais la formule qu’elle avait en tête ne semblait pas entrer dans les formules acceptées par la Jirama.
Le dossier d’appel d’offres n’interdit certes pas le regroupement des candidats dans la présentation des offres et dans l’exécution du marché. Mais le regroupement doit se faire soit de manière solidaire, soit de manière conjointe.
« Dans le groupement solidaire, chacun des candidats membres du groupement est engagé pour la totalité du marché », tandis que « dans le groupement conjoint, chacun des candidats membres du groupement s’engage à exécuter le lot ou les lots qui sont susceptibles de lui être attribués ».
Ouverture
Or, dans les appels d’offres de la Jirama, les marchés sont uniques et ne sont pas subdivisés en lots. Le groupement devait donc être solidaire, et chaque candidat membre du groupement devait garantir qu’il est capable de s’engager pour la totalité du marché pour lequel il soumissionne de manière à pallier une éventuelle défaillance des co-titulaires du marché.
Ce qui ne semble pas le cas de Madagascar Oil. La compagnie ne semble pas capable d’atteindre seul le volume de fioul requis « tout en augmentant les livraisons à partir des 30 000 m³ d’huile lourde stockés à Tsimiroro, en assurant la reprise de la production, la poursuite des travaux de réparation sur la route nationale et l’augmentation de la production pétrolière à long terme ». Rien que pour Antananarivo, la quantité à fournir sur six mois oscille entre 42 millions et 50 millions de litres et les produits doivent être livrés jusqu’aux centrales thermiques de Mandroseza et d’Ambohimanambola.
Une autre possibilité était également ouverte à Madagascar Oil, en contractant avec un fournisseur éventuel, mais cette option ne semble pas avoir été retenue. « Madagascar Oil pouvait aussi proposer son produit à une compagnie qui dispose d’une licence de distributeur et qui pouvait alors soumissionner en proposant l’huile lourde de Tsimiroro », confie un expert du secteur de l’énergie.
L’huile lourde de Madagascar Oil est pourtant présentée comme étant une alternative intéressante. Les tests effectués sur la centrale de Mandroseza en septembre 2016
sont présentés comme ayant eu des « résultats concluants ». Les besoins énergétiques de Tsimiroro seraient, par ailleurs, satisfaits par l’huile lourde qui y est produite.
Bodo Voahangy