La plaine de Betsimitatatra abrite six cent mille individus. Un danger d’inondation y plane continuellement.
Six cent mille personnes occupent la plaine de Betsimitatatra, selon une étude menée par le bureau d’étude, eau, environnement, aménagement, BRL Madagascar, rapportée lors d’une conférence sur les inondations des bas quartiers d’Antananarivo, jeudi. Et l’on estime à 700 000 au total, les personnes qui vivent dans les zones inondables de la capitale. L’État hésite à les expulser. « Comment pourrons-nous les déplacer Même le déménagement d’une centaine d’entre eux s’avère difficile », avoue Gérard Andriamanohisoa, directeur général de l’Aménagement du territoire et de l’équipement du ministère en charge des Projets présidentiels, de l’Aménagement du territoire et de l’équipement.
Ces occupants illicites sont exposés au risque d’inondation, à chaque période de pluie. Lors du passage du cyclone Enawo, en mars, 18 000 personnes ont été contraintes de quitter leur foyer, après les ruptures des digues de protection de la rivière de Sisaony. Et au début de l’année 2015, une centaine de personnes ont été déplacées ou sinistrées. Rares sont les zones constructibles où on peut encore construire, avec la hausse exorbitante de la population urbaine.
Schéma directeur
Les nouveaux riverains organisent ainsi des « micmacs », pour remblayer des zones inondables, bien que cela soit formellement interdit par la loi.
A ce rythme, le nombre des victimes des inondations risque d’exploser, d’ici quelques années, surtout que nos infrastructures d’assainissement actuelles sont vétustes et inappropriées au besoin de la population urbaine. Depuis leur création il y a plus de 50 ans, très peu d’entretiens ont été effectués. Et à l’heure actuelle, elles ne sont plus efficientes qu’à 30 % de leurs capacités initiales, suite encore à des occupations illicites. « Les entretiens sérieux sont impossibles, car ces infrastructures sont difficiles d’accès », explique Nicolas Petijean, directeur de BRL Madagascar.
Des travaux s’imposent, si on veut échapper à cette explosion des victimes des inondations. Grâce au Programme Intégré d’Assainissement d’Antananarivo (PIAA) la réhabilitation des infrastructures d’assainissement verra le jour, ainsi que la création de nouvelles infrastructures. Les travaux seront financés par l’Union Européenne (UE) et l’Agence française de développement (AFD), à hauteur de 25 millions d’euros.
Ce seront les tous premiers grands travaux réalisés dans la capitale, depuis leur construction. Les travaux prioritaires débuteront vers la fin de l’année. Les grands travaux, à savoir la construction de nouvelles infrastructures, attendront encore l’élaboration du schéma directeur d’assainissement d’Antananarivo.
Miangaly Ralitera