Deux anciens hauts fonctionnaires condamnés tandis que trois coaccusés ont été acquittés au bénéfice du doute.
Une décision judiciaire qui provoque une onde de choc. Jugés coupable de faux et usage de faux ainsi que de détournement de fonds et de biens mêlés d’abus d’autorité au préjudice de l’Office la Radio et Télévision publiques de Madagascar (ORTM), Nivo Ratiarison, ancien directeur du cabinet du Ministère de la Communication et des Relations avec les Institutions (MCRI) et ex-responsable commercial au sein de l’ORTM , ainsi que sa coaccusée Claudine Simonette Raharimalala, responsable commerciale et marketing au moment des faits, ont écopé de cinq ans de travaux forcés. Ils vont néanmoins continuer à purger leur peine au pénitencier d’Antanimora mais non à la maison de force de Tsiafahy.
Abus divers
Trois autres accusés ont été, pour leur part, acquittés au bénéfice du doute. Pour tous les chefs d’inculpation, les accusés ont plaidé non coupable.
Le procès s’est tenu hier à la Cour Criminelle Ordinaire (CCO) du tribunal d’Antananarivo. L’audience s’est tenue dans la salle N°4 du palais du tribunal à Anosy, dans la matinée, vers 10 heures, et s’est poursuivie l’après-midi, vers 15h 30.
Nivo Ratiarison et Claudine Simonette Raharimalala étaient placés en détention préventive à la maison centrale d’Antanimora depuis la mi-septembre 2016. Ayant bénéficié d’une mise en liberté provisoire lorsque l’affaire a été conduite devant la chaîne pénale anti-corruption, après que le Bureau Indépendant Anti-corruption (Bianco) a bouclé les enquêtes préliminaires, les trois autres inculpés, ont, pour leur part, comparu libres.
Principaux accusés, Nivo Ratiarison et Claudine Simonette Raharimalala sont poursuivis de détournement d’une somme s’élevant à près de 360 millions d’ariary. Ils ont été, de surcroît,
inculpés de faux en écriture, sur deux chèques dont les montants respectifs sont de 24 millions d’ariary et de 3,5 millions d’ariary.
Le bénéficiaire initial des chèques en question était la TVM. Ils ont été néanmoins falsifiés au nom d’une émission mise en boîte par une agence, cliente de la chaîne. La somme a été par la suite versée sur le compte de Nivo Ratiarison, ancien directeur de cabinet du MCRI.
Outre les prétendus abus liés à leur fonction, les deux principaux accusés ont, de surcroît, répondu à l’inculpation d’enrichissement illicite. Les ressources et avantages dont ils avaient joui lorsqu’ils étaient fonctionnaires de la MCRI seraient loin de justifier les richesses qu’ils ont engrangées en 2015 et 2016. L’ex-directeur de cabinet a été, en outre, jugé pour le détournement de six groupes électrogènes remis par une entreprise, pour équiper les chaînes nationales, contre un échange de services.
Andry Manase