Les « complices » malgaches de l’affaire de bois de rose de Singapour courent toujours. Le gouvernement semble avoir d’autres priorités.
Un dossier épineux pour le gouvernement. La poursuite judiciaire des « complices » malgaches dans l’affaire de bois de rose Singapour est très attendue. Mais jusqu’ici, les procédures ne seraient pas encore déclenchées. Le gouvernement semble être préoccupé par le sort des bois de rose saisis par les autorités singapouriennes. « Ces bois précieux pourraient nous rapporter 50 millions de dollars », a fait savoir Johannita Ndahimananjara, ministre de l’environnement, de l’écologie et des forêts, hier à Soarano Antananarivo.
Une déclaration qui n’est pas fortuite au moment où l’État malgache essaie de trouver une issue favorable pour ces bois précieux saisis. « L’État malgache est disposé à travailler avec les autorités Singapouriennes pour décider de la disposition légale et transparente de ce stock de bois de rose », comme l’a indiqué un communiqué des autorités malgaches publié le 1er avril. Mais le membre du gouvernement veut aller plus vite en révélant les solutions possibles. « Nous avons la possibilité de les rapatrier ou de demander le remboursement de ses valeurs. En cas de vente, l’on ne sait pas encore si elle se ferait à Singapour ou ailleurs », a-t-elle déclaré.
Coupable
Lors d’un procès qui s’est tenu à Singapour le 30 mars, la Cour suprême de la ville-État a reconnu coupable Wong Wee Keong et sa société Hong Hoo, pour importation de bois de rose malgache, selon le journal local The Straits Times. La société basée à Singapour avait importé près de 30 000 rondins de bois de rose d’une valeur estimée à 50 millions de dollars en février 2014, mais la cargaison a été interceptée dans le port de Jurong, Singapour. L’homme d’affaires avait soutenu, durant ses procès, qu’il allait expédier ces marchandises à Hong Kong. Par deux fois, il a été acquitté, en 2015 et 2016.
Le gouvernement malgache s’attribue de cette décision de la justice singapourienne comme étant « une grande victoire ». Mais des tergiversations ont été constatées dans la gestion de ce dossier. Les autorités changent parfois d’avis sur le caractère légal ou illégal des documents présentés par la société Hong Hoo. Maisi il a fallu attendre les remarques du secrétariat permanent de la Cites, en août 2016 et les menaces de sanctions internationales, pour que les autorités aient enfin daigné agir, en intentant une action civile afin de « demander la restitution des bois saisis ». Aucune décision n’a encore été prononcée dans ce sens.
Lova Rafidiarisoa