Inculpés dans l’enlèvement d’un lycéen à Andranomena, cinq suspects ont été entendus. Ils étaient les propriétaires du monospace utilisé par les ravisseurs.
Le rapt du Français d’origine indienne Firoze Nourbhay devant la justice. Cinq prévenus, dont deux femmes, ont été traduits hier devant le parquet du tribunal à Anosy. Parmi les personnes incriminées figure un technicien d’un organe de presse privée audiovisuelle. Après avoir retrouvé un monospace de marque Renault Espace que les ravisseurs ont utilisé lors de l’enlèvement, les enquêteurs de la brigade criminelle sont remontés de fil en aiguille jusqu’aux suspects.
Ayant été autrefois propriétaires du véhicule en question, ces derniers ont été soupçonnés d’avoir été pour quelque-chose dans l’affaire. L’un est un chef de famille dont la carte grise est encore au nom du véhicule, bien qu’il ait vendu le véhicule depuis plus d’un an. La Renault Espace a été revendue deux fois après la transaction qu’il a conclut quoiqu’aucun des nouveaux acquéreurs qui se sont succédés n’aient fait la mutation.
L’étau se resserre entre autres sur le technicien de la presse audio-visuelle, lequel aurait revendu le monospace sans qu’aucun acte écrit ne puisse le justifier, avant que celui-ci ne finisse entre les mains des ravisseurs. Le kidnapping a été commis mardi vers 6 heures du matin, au nez et à la barbe de sept policiers. Une escouade de ravisseurs munis de deux fusils Kalachnikov et de deux pistolets automatiques, a frappé au niveau du point de contrôle de la police à Andranomena.
Expertise
Les assaillants se sont arrêtés devant un véhicule d’intervention des forces de police pour tenir en joue et mettre à plat ventre sur l’asphalte et coucher dans le pick-up, les cinq policiers se trouvant à bord. Sur ces entrefaites, les malfaiteurs ont arrosé de balles le radiateur du tout-terrain.
À quelques mètres, deux autres policiers en train de régler la circulation se sont gardés d’intervenir, n’étant pas armés. Élève au lycée français à Ambatobe, Firoze Nourbhay, s’apprêtait à prendre le bus scolaire lorsque le gang a sévi.
Deux des kidnappeurs, tenant chacun une arme de poing, ont empêché le jeune homme de 16 ans de monter dans le bus scolaire. Désemparé, le lycéen a pris les jambes à son cou le long d’une voie de desserte pour essayer de regagner tant bien que mal son foyer, mais les bandits l’ont appréhendé. Il a été d’emblée jeté dans la Renault Espace sous les yeux impuissants de ses camarades. Une quinzaine de minutes plus tard, le monospace a été retrouvé abandonné sur la route digue au niveau du croisement conduisant à Ambohitrimanjaka.
En menant son investigation, la brigade criminelle a décelé que la plaque était fausse. Il lui a fallu examiner le numéro du châssis ainsi que celui de la carrosserie pour remonter jusqu’ aux suspects. Entre- temps, la bande armée, auteur du rapt continue à courir dans la nature.
Andry Manase