Les étudiants de l’université d’Antananarivo et ceux de Vontovorona ont manifesté pour la reprise des cours. Un étudiant a été arrêté pour la deuxième fois.
Les environs du campus d’Ambohitsaina ont été, pour la énième fois, le théâtre d’un affrontement entre les étudiants et les forces de l’ordre de l’État-major mixte opérationnel régional (Émmorég), hier. Les premiers ont manifesté pour la reprise des cours suspendus par la grève du Syndicat des enseignants chercheurs de l’enseignement supérieur (Seces) depuis deux mois. Deux camions et trois véhicules pick-up, remplis des forces de l’Émmo-rég ont été au rendez-vous, vers 11h, alors que les manifestants sont descendus dans la rue du côté de l’arrêt du bus d’Ankatso. Les forces de l’ordre leur ont demandé de libérer la voie en se mettant sur le trottoir. Les étudiants ont rejoint l’enceinte du campus et ont commencé à jeter des pierres partout, durant au moins deux heures.
Blessé
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été la tentative des manifestants de mettre le feu à un «taxi-phone» à l’entrée du campus. Les forces de l’ordre les ont dispersés avec des grenades lacrymogènes et ont poursuivi les manifestants dans la cour du campus. L’un des meneurs de grève, nommé Jean Pierre a été arrêté par les forces pour la deuxième fois en deux semaines de manifestation. L’étudiant en première année du département malagasy a été roué de coups par les forces de l’ordre, avant de se faire embarquer dans leur véhicule. « Cet étudiant est suspecté d’être un fauteur de troubles dans l’université. Après l’avoir relâché, la semaine dernière, on a exploité nos renseignements pour voir si c’était un fauteur de troubles », révèle un officier de la gendarmerie. Selon cette source, l’étudiant est placé en garde à vue à la brigade de la gendarmerie de Betongolo. Blessé, le jeune aurait besoin d’une consultation médicale. Hier, vers 18h30, la gendarmerie de Betongolo affirme avoir contacté un médecin pour le soigner.
La Copries ordonne la reprise des cours
Réunie à Foulpointe les 28 et 29 août, la Conférence des présidents ou recteurs d’institutions de l’enseignement supérieur (Copries) a décidé la reprise des cours dans les six universités, institutions et Écoles supérieures du pays pour ce jour. « La reprise des enseignements doit être effective à partir du 1er septembre 2015 dans les établissements concernés, afin de permettre la finalisation de l’année universitaire. À cet effet, des mesures adéquates seront prises », stipule le communiqué du Copries. Celle-ci reconnaît l’effort du gouvernement en adoptant, depuis le mois de juillet, la nouvelle grille indiciaire revendiquée par le Seces. Les conférenciers appellent les chefs de départements à appliquer cette résolution tout en respectant le statut des enseignants chercheurs, relatif à la liberté académique et à la franchise universitaire dont ils jouissent. Les enseignants chercheurs ne peuvent être inquiétés en raison des activités scientifiques et pédagogiques qu’ils accomplissent.