Les jeunes parviennent difficilement à un emploi stable. Un besoin pressant de formation professionnelle se fait ressentir.
En moyenne, la transition des jeunes vers un emploi stable se fait en quatre ans. Seuls 15 % des jeunes de 15 à 29 ans arrivent à ce stade. C’est le résultat du rapport de l’Enquête sur la transition des jeunes vers la vie active (Etva) élaboré par le Bureau international de travail (BIT), en partenariat avec l’Institut national de statistique (Instat), le ministère de l’emploi, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle et l’Observatoire national de l’emploi et de la formation professionnelle (Onef). Ce rapport ainsi que le bulletin d’étude de l’Onef ont été lancés, hier, au Carlton Anosy.
Le sous-emploi et le chômage persistent. La pauvreté en est la principale cause mais surtout le manque de formation chez les jeunes. « 70 % des jeunes à Madagascar savent à peine lire et écrire. La formation est importante. Le travail qu’on ne peut pas faire aujourd’hui, on peut le faire demain après une formation. Il est toujours difficile pour une personne d’entrer dans le monde du travail sans aucune compétence ni expérience, explique Christian Ntsay, directeur du BIT/OIT à Madagascar. « Si on n’entre pas dans le climat des affaires, il aura peu d’investissement alors il n’y aura pas de travail à offrir aux jeunes. Il faudrait voir la certification des entreprises, la lutte contre la corruption, la facilitation de la création d’entreprise », ajoute-t-il. Ce rapport montre que parmi les jeunes âgés de 15 à 29 ans, plus de sept sur dix vivent en milieu rural. Plus de six sur dix vivent dans des ménages à situation financière difficile, voire très difficile. Seuls 1,7 % des jeunes arrivent au niveau de l’enseignement supérieur. 69 % sont des travailleurs non réguliers. 55 % sont des travailleurs familiaux et cela concerne surtout les filles. Seuls 2,5 % sont des employeurs et 3,5 % seulement adhèrent au syndicalisme.
Deuxième bulletin
Ce rapport analytique est destiné aux décideurs politiques et aux partenaires techniques qui se préoccupent de la mise en œuvre de la politique pour les jeunes. « Il faut connaître les jeunes et tout ce qui les concerne, comme leurs compétences et leurs connaissances. Il faut aussi souligner ce dont le pays a besoin actuellement et connaitre le marché de travail afin de pouvoir prendre des décisions pour améliorer la réalité. Pour les employeurs, le bulletin de l’Onef permet d’aider les centres de formation à déterminer les compétences que les jeunes doivent avoir», affirme Toto Marie Lydia Raharinirina, ministre de l’Emploi, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. «Les chiffres évoqués dans ce bulletin sont très intéressants. Seuls 1,7 % des jeunes suivent l’enseignement supérieur. Le ministère de la Jeunesse et des Sports prêtera main forte à l’élaboration du deuxième bulletin. Nous voudrions développer les compétences des jeunes qui se forment dans les secteurs porteurs comme celui du bâtiment et des travaux publics, le tourisme et les ressources stratégiques, car nous constatons que les jeunes peuvent y trouver du travail », précise-t-elle.
Mamisoa Antonia