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Santé publique – Le paludisme s’aggrave dans le Sud-Ouest

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La prévalence du paludisme dans la région du Sud-Ouest est inquiétante. Les actions de lutte y sont titanesques.

Migration du paludisme. Si la prévalence de l’épidémie a nettement baissé dans la partie Sud-Est de la grande île, où le paludisme a fait des ravages, auparavant, elle se répand dans le Sud-Ouest, actuellement. En 2015, des centaines de décès ont été enregistrés. Cette année, une trentaine de décès a été répertoriée entre mars et avril, dans la ville de Sakaraha et dont la grande majorité des victimes sont des enfants de moins de 10 ans, selon le maire de la ville, Jean Nicolas Bagdassariant. À Ankililaoka et dans les sites de saphirs de Sakaraha, les victimes sont aussi nombreuses. Le climat du Sud-Ouest, chaud, sec et venteux ne serait pourtant pas favorable aux reproductions des moustiques, selon le directeur régional de la Santé dans la région du Sud-Ouest (DRSP), Francis Adolphe Andriamiarisoa.
« L’interruption de la campagne d’aspersion intra-domiciliaire, en 2009-2010, peut expliquer cette hausse du paludisme à Toliara », souligne le directeur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) du ministère de la Santé publique, le professeur Arsène Ratsim­bason. Selon lui, l’ouverture des sites de saphirs représente une grande menace à la recrudescence de la maladie. C’est le cas notamment dans le district de Sakaraha où cinq nouveaux sites ont été ouverts. « Plus de cinq mille individus ont migré dans ces sites et aucun d’eux n’est protégé car ils ne disposent pas de moustiquaires. C’est là qu’on a enregistré un taux de prévalence élevé du paludisme entre janvier et février », rajoute le professeur Arsène Ratsimbason.

Défi à relever
Toutes les actions de lutte du PNLP sont concentrées dans le Sud-Ouest. Des distributions continues de moustiquaires imprégnées et de médicaments sont en cours dans quelques localités. Mais la baisse considérable du taux de prévalence nécessite des actions titanesques. Elles doivent d’abord changer l’habitude de la population. « Comme il fait chaud, ici, les habitants veillent tard et restent dans la cour. Dormir sous un moustiquaire ne les intéresse pas, à cause de cette chaleur », explique un médecin dans le Sud-Ouest.
Le rapprochement des infrastructures de santé et de la population est aussi un défi à relever. « Nos communes disposent de centre de santé de base (CSB), mais certains fokontany ou quartiers sont très éloignés des CSB. Et c’est difficile lorsqu’il y a hausse de malades ou besoin d’hospitalisation. Le CSB et le centre hospitalier du district sont souvent très éloignés l’un de l’autre », explique une source concordante.
Une étude anthropologique des moustiques, menées par l’Institut Pasteur de Madagascar, sont actuellement en cours pour déterminer les origines de cette hausse du paludisme dans le Sud-Ouest. « Sont-elles devenues résistantes aux médicaments   Ou se sont-elles adaptées à cet environnement   », explique Francis Adolphe Andriamiarisoa. Les résultats de cette étude devraient permettre de définir les actions à entreprendre pour diminuer les victimes du paludisme.

Miangaly Ralitera


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