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Vie de parti – Le parti TIM se déclare opposant

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Marc Ravalomanana et consort ont annoncé hier que désormais, le parti Tim se positionne en tant qu’opposant au pouvoir. Le limogeage de l’ancien ministre Ravatomanga est l’un des motifs de la décision.

C’est dit. Désormais, le parti « Tiako i Mada­gasikara » (Tim) sera dans l’opposition. Une décision prise à l’issue d’une réunion de son bureau politique, en présence de ses parlementaires, hier à Faravohitra, à la résidence de Marc Ravalo­manana, président national.
Il faudra néanmoins, pour cette formation politique, faire les démarches nécessaires auprès du ministère de l’Intérieur avant d’être reconnu « officiellement », comme un parti d’opposition. Pareillement pour le groupe parlementaire Tim, à l’Assemblée nationale et son élu au Sénat. « Les tenants du pouvoir ont tout fait pour nous pousser à prendre une décision qui ne serait pas bonne pour eux. Ils ont tout fait pour faire en sorte que l’on ne coopère plus avec eux », a déclaré Marc Ravalomanana, lors d’un point de presse à l’issue de la réunion d’hier.
L’ancien chef d’État a ajouté que « le limogeage du ministre Roland Ravatomanga, est l’une de ces mesures qui nous poussent aujourd’hui à prendre cette décision ». Au début de la IVe République, le Tim a été l’un des principaux groupes parlementaires qui ont composé la Plate­forme pour la majorité présidentielle (Pmp). Une entité politique ayant rassemblé différents courants, afin de faire barrage à l’hégémonie du Groupe des partisans de Andry Rajoelina (Mapar).
Cette alliance avait ouvert la porte du gouvernement et du bureau permanent de la Chambre basse aux membres du Tim et le retour au pays de Marc Ravalomanana. La cohabitation a commencé à s’effriter à cause du blocage sur la reprise des activités de la société Tiko. Un malaise qui s’est mué en hostilité entre l’État central et la mairie d’Antananarivo, depuis l’élection de Lalao Ravalomanana, ancienne première dame, à sa tête.

Rapprochement
Le Tim a pourtant toujours refusé de s’aligner dans l’opposition, et a affirmé qu’il collabore avec le pouvoir en place pour le développement, sans pour autant être complaisant. À l’écoute des mots de l’ancien Président hier, le maintien de Roland Ravatomanga au sein du gouvernement jusqu’alors explique donc cette posture ambiguë. « C’en est fini de notre collaboration avec le pouvoir, et il n’y en aura plus », a soutenu le résident de Faravohitra. Son président national a indiqué que le Tim compte se rapprocher des autres entités politiques d’opposition.
« Sans une opposition forte, il n’y a pas de démocratie », a déclaré l’ancien chef d’État. La déclaration du TIM d’hier devrait relancer le débat sur la situation de l’opposition au sein de l’Assemblée nationale. Elle pourrait surtout engager une concurrence pour trouver celui ou celle qui briguerait le siège du chef de l’opposition officielle au perchoir de cette institution. « Nous prenons acte de cette décision », a réagi Laurent Ramaroson, du parti d’opposition « Malagasy miara-miainga ».
Seule formation politique ayant un groupe parlementaire à Tsimbazaza jusqu’ici, le MMM revendique le siège du chef de l’opposition officielle. Sur un éventuel accord avec le Tim pour un front d’opposition unique, notamment à la Chambre basse, Laurent Ramaroson réplique: « Ne brûlons pas les étapes. L’important est que nous partagions déjà le même avis, s’opposer à ce pouvoir. Quoi qu’il en soit, nous avons déjà lancé un appel à un rassemblement des forces ».
L’opposante Lalatiana Ravololomanana quant à elle émet des réserves. « Si l’on s’en tient à la manière dont le Tim dirige la capitale, je vois mal comment coopérer dans une opposition pour le bien du pays. Je souligne, néanmoins, qu’une charte de l’opposition a été élaborée en juin 2014. Les nouveaux venus ne doivent pas ignorer les étapes déjà franchies », soutient-elle.
L’opposant Toavina Ralambomahay, pour sa part, déclare que : « Cette prise de position est normale, mais un peu tardive. Nous avons été les premiers à nous déclarer opposant, et à lancer un appel à une collaboration avec tous les autres opposants ». Ce dernier renvoie la balle à la Haute cour constitutionnelle (HCC), qui soutient que la loi sur l’opposition est lacunaire et ne permet pas de désigner un chef de l’opposition officielle.

Garry Fabrice Ranaivoson


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