Un amour incommensurable pour l’art anime l’artiste plasticienne Yasmine Fidimalala. Elle convie le public à découvrir sa nouvelle exposition.
Une épopée artistique et singulière se voit en cette artiste émérite qu’est Yasmine Fidimalala. Pour émerveiller, mais surtout sensibiliser et conscientiser le public sur les problèmes de la société, elle se redécouvre à travers « Poupée cassée ». Cette exposistion, présentée depuis hier, se tient dans les locaux du Centre de Ressources des Arts Actuels de Madagascar (Craam) à l’université d’Ankatso. L’exposition reste toujours aussi resplendissante et orne les lieux. Comme à l’accoutumée depuis ses débuts, Yasmine Fidimalala éveille la curiosité du public à travers ses œuvres, via un message bien précis. « Poupée cassée » illustre son doux pays, blessé et meurtri par le temps, ainsi que l’injustice et l’incompréhension qui y règnent. À travers une bonne douzaine de tableaux, l’artiste retranscrit son vécu et sa vision de femme d’une société malgache, cassée et livrée à elle-même, contrainte au « Ady gasy » pour survivre, pour s’adapter et enfin pour se recycler.
Partie de ce constat bien précis, Yasmine Fidimalala a ainsi laissé la part belle à son imaginaire pour donner vie à sa « Poupée cassée ».
Message d’espoir
Elle affirme: « Il s’agit d’une démarche très personnelle car je me vois moi même comme un jouet cassé, tout comme l’est mon pays.». Et elle de continuer: « Ainsi, je tenais à faire passer ces émotions face à ce ressenti à travers mes œuvres, en véhiculant un message d’espoir et de paix. Puisque notre pays est dans une crise perpétuelle, pourquoi ne pas transformer cette crise en force ». Conjuguant plusieurs techniques notamment le recyclage ou la peinture à l’huile et l’acrylique, ses œuvres racontent les expériences difficiles de la vie, susceptibles d’être transformées en quelque chose de positif. En choisissant de tenir l’exposition au Craam, l’artiste plasticienne promeut un rôle citoyen. Elle veut donner un bon exemple aux jeunes universitaires, notamment à travers la culture. Les tableaux représentent, majoritairement, la femme. Yasmine Fidimalala évoque le respect de la féminité. D’autres toiles abordent la défense des droits des enfants, les choses qui la révoltent sur les préjugés et les clichés sur les réalités à Madagascar
Andry Patrick Rakotondrazaka