L’audit au sein du ministère de la Santé publique, en 2013, a mis à nu des dépenses inéligibles. Le contrôle des financements de projet a été resserré.
Mauvaise gestion. Un rapport du Bureau d’investigation générale (BIG) du Fonds mondial, en 2013, avait émis des recommandations au ministère de la Santé publique, pour que celui-ci mette en place une structure qui contrôlera ses dépenses. Des dépenses inéligibles ont été constatées dans ce ministère, à l’époque, selon Aimé Mpamfi Schina, chef d’équipe de l’Agence fiscale de l’Alliance Gavi et du Fonds mondial, au sein du ministère de la Santé publique. « Les financements étaient envoyés directement aux différentes directions. Il n’y avait pas beaucoup de contrôle, et donc des dépenses qui ne cadraient pas avec la ligne budgétaire indiquée par les bailleurs de fonds, ont été validés », explique-t-il. C’était au centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU JRA) à Ampefiloha, jeudi, lors de l’ouverture officielle des deux jours de porte ouverte pour l’étalage du fonctionnement du Bureau central de coordination et de l’unité de coordination de projet (BCC/UCP) au sein du ministère de la Santé publique, pour le contrôle des financements des projets.
Cette mauvaise gestion a été remarquée dans les programmes de lutte contre le Sida, la tuberculose, le paludisme mais également, la vaccination. Le ministère a été contraint de rembourser ces fonds utilisés à tort, aux bailleurs.
Aucune poursuite
Le ministre de la Santé publique, Mamy Lalatiana Andriamanarivo reconnaît ces dépenses inéligibles, mais souligne que « c’est de l’histoire ancienne ». « Depuis l’opérationnalisation du BCC/UCP, il y a quelques mois, aucune dépense inéligible n’a été constatée », avance-t-il. Les auteurs de ces « infractions », ne seront pas poursuivis, selon le ministre. « Nous nous penchons vers l’avenir pour apporter des choses nouvelles », lance-t-il. Aimé Mpamfi souligne, toutefois, que des agents ont déjà perdu leur poste, à cause de cette mauvaise gestion.
Désormais, les sorties d’argent au sein de ce ministère seront strictement contrôlées, avec cette structure qui mise sur la bonne gouvernance et la transparence. L’Agence fiscale et le ministère de la Santé seront les cosignataires des chèques. Ils ne seront approuvés que si les dépenses sont conformes aux objectifs du projet et les procédures respectées.
Le professeur Mamy Lalatiana Andriamanarivo, de sa part, souligne un manque de coordination au niveau des bailleurs.
« Plusieurs fonds ont été attribués à la lutte contre la malnutrition dans le Sud, mais sans résultat concret », indique-t-il. Il insiste sur une confiance mutuelle.
Miangaly Ralitera