Accusés du kidnapping du directeur général de Caromad, deux adjudants ainsi qu’un adjudant chef ont été incarcérés. Ils n’étaient autres que des gardes du corps de la victime.
Du fil à retordre. Inculpés dans le rapt contre rançon du directeur général de la société Caromad, une ligne d’entreprises opérant dans les services industriels, sise à Tanjombato, quatre gradés de la gendarmerie, ayant servi auprès du Commandement des Forces Spécialisées (CFS) à Ivato, ont été placés à l’ombre. Traduits devant le parquet d’Antananarivo la semaine passée, ils ont été mis en détention préventive à la maison centrale d’Antanimora.
Deux des gradés incarcérés sont des adjudants si le troisième a le grade d’adjudant chef. Les trois prévenus ne sont autres que des gardes du corps de l’opérateur économique français d’origine indienne. Les faits remontent au 4 janvier en début de soirée, lorsque le patron de Caromad allait regagner son foyer.
Alors qu’il était à bord de sa Volkswagen Tiguan avec deux de ses body guards, cinq bandits lourdement armés ont surgi de nulle part. Sommés de descendre sous la menace d’armes de guerre, les deux gardes du corps de service ont obtempéré sans opposer de résistance.
Vol d’armes
Les ravisseurs les ont de surcroît dépouillés de leurs pistolets automatiques avant de prendre le large avec le chef d’entreprise . Avant l’enlèvement du 4 janvier, le directeur général de Caromad avait fait part aux autorités de menaces de kidnapping qui planaient sur lui. Quatre gendarmes du CFS ont été de ce fait, détachés pour assurer sa sécurité rapprochée. Ces derniers se relayaient en binôme. Le soir du rapt, un gendarme de l’équipe descendante a été aperçu aux abords des lieux du crime, alors qu’il était censé être de repos ou à son camp d’origine. Sa présence sur place a mis la puce à l’oreille des enquêteurs et la thèse d’une possible complicité avec les assaillants a été évoquée. Devant ce fait troublant, le parquet a préconisé la traduction devant la justice des quatre gendarmes. Alors que près de quatre mois se sont écoulés sans qu’un ordre de poursuite n’ait été signé par le secrétaire d’État en charge de la gendarmerie, le parquet a relancé la demande de comparution des gendarmes incriminés. Sur ordre du commandement de la gendarmerie, les quatre gradés se sont présentés tant bien que mal devant la justice, et trois d’entre eux n’ont pu échapper à la prison.
La captivité du directeur général de Caromad a duré six jours. Il a été relâché le mardi 10 janvier après paiement d’une forte rançon. Son véhicule utilitaire Sport (SUV) a été en plus retrouvé abandonné du côté de Bevalala.
Seth Andriamarohasina