Les éventuels changements du système éducatif ont suscité moult avis de la part
des sénateurs. Mais ces démarches seraient-elles vraiment bénéfiques pour nos enfants ?
Une refonte de l’éducation à Madagascar. Le Plan sectoriel de l’éducation (PSE) est à l’heure de la consultation au niveau des entités. Ce Plan a été présenté au niveau du Sénat, hier, par Paul Rabary, ministre de l’Éducation nationale et ses collaborateurs. Chaque membre du Sénat a évoqué des idées tout à fait confondues sur le pour et le contre du Plan qui nécessitera encore une étude avant son adoption.
Le changement du système éducatif à Madagascar ne peut se faire d’un coup de baguette magique. D’une part, certains sénateurs se soucient de la garantie de l’application de cette reforme si cela va vraiment renforcer la compétence des élèves. Ils craignent que cela ne détruise les enfants malgaches. Est-ce vraiment l’heure de la malgachisation La refonte de l’éducation est-il nécessaire Certains membres du Sénat optent pour l’amélioration des cantines scolaires afin de prévenir la faim qui favorise l’abandon de l’école dans certaines régions où l’école se trouve à quelques kilomètres, ou le recrutement des personnes compétentes capables de gérer l’éducation au niveau local, comme les chefs de Zone d’activité pédagogique (Zap). D’autre part, certains sénateurs préfèrent la malgachisation de la langue d’apprentissage et insistent pour faire entrer dans ce programme, l’éducation civique. « Les enfants d’aujourd’hui manquent de civisme, ils ne savent même plus saluer les grandes personnes ni s’excuser devant eux. Ce qui m’amène à la valorisation de la langue maternelle », insiste Brigitte Rasamoelina, sénateur.
Face à toutes ces idées, le ministre Paul Rabary a essayé de répondre à chaque question. « Nous ne pouvons pas effectuer à 100 % cette refonte durant une année car l’application de ce système est progressive. Il s’agit encore d’un résumé de trente pages mais le vrai PSE s’étale jusqu’à trois cent quarante pages. Ce Plan peut être nié mais l’Objectif du développement durable (ODD) est indiscutable. Ce qui nous amène à le faire consulter car il ne peut être validé qu’après le conseil des ministres et le conseil du gouvernement », confirme t-il.
Enjeux
De multiples enjeux entrent dans ce cercle de la refonte de l’éducation. Le changement de calendrier, qui mentionne le rallongement de la première année d’école à 9 ans, bouleverse les écoles privées. Une fusion entre les écoles primaires et secondaires est prévue. Les écoles privées qui se sont spécialisées pour les écoles primaires se demandent s’ils doivent encore construire un collège, afin de s’adapter à cette situation. Quant au basculement vers la langue maternelle, les écoles d’expression française sont-elles obligées de changer la langue d’apprentissage. Le basculement vers ce nouveau système commence petit à petit. La rentrée scolaire se fera en mars et se terminera en novembre pour l’année scolaire 2017-2018. Diverses questions se posent. Est-il possible que les bacheliers d’octobre qui espèrent rejoindre l’université puissent s’inscrire à temps alors que la rentrée universitaire a lieu en septembre. La synergie entre les études supérieures et la nouvelle reforme n’existe pas. Les bacheliers à Madagascar seront-ils acceptables à l’étranger ?
Mamisoa Antonia