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Abattoir d’Andohatapenaka – Conflit foncier entre l’État et Marc Ravalomanana

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Marc Ravalomanana annonce son intention de reconstruire l’abattoir d’Andohatapenaka. L’État dénonce une pression médiatique et une manœuvre de perturbation.

Le torchon brûle entre l’État et l’ancien président Marc Ravalomanana. Ce dernier a décidé de relancer le projet de reconstruction de l’ancien abattoir national situé à Andohatapenaka. Il a avancé comme argument principal la fourniture de viande de porc et de zébu en vue de la tenue du Sommet de la Francophonie à Antananarivo en novembre 2016.
« Il y aura des participants venant du Canada, d’Asie, d’Europe et du Moyen Orient à cette réunion de la Francophonie. Il ne faudrait pas que la viande qui servira à les nourrir provienne de n’importe où », a-t-il argumenté lors d’une visite sur le site hier matin.
Mais l’État, à travers Rivo Rakotovao, ministre d’État en charge des Projets présidentiels et de l’Aménagement du territoire (Mepate) est sorti de ses gonds pour faire savoir son hostilité à l’annonce de l’ancien Président. Sur la for­me, il dénonce, entre autres, une volonté de manipuler l’opinion publique. « Il veut faire une pression médiatique et montrer à la population qu’il veut faire de bonnes choses et que c’est l’État qui refuse. Pour nous, c’est un acte qui s’apparente à une perturbation de l’opinion publique de la part d’une personnalité qui devrait montrer l’exemple », a-t-il déclaré lors d’une interview.
Anthelme Ramparany, ministre de l’Élevage, est également monté au créneau pour répondre à l’ancien Président, en marge de la cérémonie d’ouverture de la session ordinaire de l’Assem­blée nationale hier. Il a évoqué les exigences techniques d’une construction d’abattoir dont, entre autres, la mise en place d’une filière d’approvisionnement en zébu. « Par ailleurs, vu l’extension de la ville d’Antananarivo et l’augmentation du nombre d’habitants, les abattoirs doivent être construits en dehors de la ville », a-t-il déclaré lors d’une interview.

Bras de fer
Le statut du terrain d’Ando­hatapenaka semble être au cœur de ce bras de fer qui s’annonce très chaud entre l’État et Marc Ravalo­manana. Le site était devenu propriété du groupe Tiko depuis 2008 et Marc Ravalo­manana avait déjà prévu d’y construire un abattoir. Ce qui semble encore considéré comme acquis par l’ancien président, hier. « J’ai déjà construit quatre vingt fondations sur ce site. On ne va plus perdre de temps à demander l’autorisation », a-t-il tonné.
« Le terrain d’Andoha­tapenaka appartient à l’État et a déjà été transféré à la Société d’exploitation immobilière de Madagascar (SEIMAD) », répond de son côté Rivo Rakotovao, expliquant que le site va accueillir des infrastructures en vue du Sommet dont, entre autres, le village francophone qui fait partie des projets présidentiels.
« Marc Ravalomanana ne peut pas revenir et reprendre un projet du groupe Tiko qui date de 2008. Il y a toute une procédure qui devrait être respectée et il ne peut pas donner une leçon d’État de droit tout en enfreignant la loi », a scandé le ministre d’État.
La suite s’annonce houleuse sur ce dossier qui sème la discorde entre l’État et Ravalomanana. Pour l’heure, l’entourage de ce dernier ne semble pas étonné par la tournure prise par les évènements. À l’image de l’ancien ministre de l’Élevage Ihanta Randria­mandranto, qui affirme comprendre les raisons poussant l’ancien Président à lancer un tel projet. «Antana­narivo a besoin d’un abattoir aux normes qui va aussi réduire les vols de zébus grâce à la traçabilité. Mais j’aurais été également étonnée que l’État, qui a le pouvoir régalien, adopte une autre position », a-t-elle déclaré.


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