Un mur érigé en pleine voie de desserte par Joseph Martin Randriamampionona a été démoli par les riverains à Antohomadinika. Une vive tension s’est installée après l’arrestation d’ un homme.
Pagaille à Antohomadinika, hier. Une plainte déposée par l’ancien ministre de l’Élevage, Joseph Martin Randriamampionona dit Dadafara, a provoqué un séisme. Ce fut l’arrestation, dans la matinée d’hier d’un habitant des environs qui a mis le feu aux poudres. D’emblée traduit devant le Parquet du tribunal à Anosy, l’individu, poursuivi pour vandalisme et destruction de bien privé, a été soutenu par des riverains qui ont fait bloc derrière lui. Une cohue d’individus en état d’énervement total s’est, du coup, ruée vers le Palais de Justice pour manifester sa solidarité envers le suspect. Bien que l’atmosphère fût délétère, la tension a baissé d’un cran lorsque le prévenu a bénéficié d’une mise en liberté provisoire au terme de sa comparution devant le juge d’instruction.
L’incriminé a été arrêté dans la matinée d’hier par des éléments du poste de police d’Antohomadinika pour la démolition d’un mur érigé par l’ancien membre du gouvernement. Celui-ci a une propriété dans le quartier d’Antohomadinika- Fami.
Soutenus par une association œuvrant dans la défense des Droits de l’Homme, les habitants de ce quartier hétéroclite entendent se battre jusqu’au bout. Ils dénoncent de ce fait une arrestation mêlée d’intimidation, visant à les contraindre à jeter l’éponge. « L’homme arrêté n’a pas été le seul à avoir démoli ce mur. C’est toute la population qui s’oppose à cette construction qui empêche les riverains de circuler librement. Depuis toujours, c’était une voie publique faisant communiquer Antohomadinika et la parcelle IVO jusqu’aux 67 Ha Nord-Est. Cette insurrection riveraine est des plus légitimes. L’ancien ministre a mis le feu aux poudres en obstruant le passage, au détriment des intérêts de la majorité », lance Hermine Rasoaharilala, présidente de l’association.
La clôture à l’origine de ce bras de fer a été élevée dans la nuit de dimanche à lundi. Dès le lever du jour, les riverains offusqués l’ont réduite en pièces. Face à de tels agissements, l’ancien ministre s’en était remis à la police.
Gros bras
Le pré-carré de Joseph Martin Randriamampionona était coupé en deux par la voie de desserte, objet du litige. Voulant fusionner son terrain, l’ex-ministre a bouché la ruelle, s’attirant ainsi les foudres du fokonolona.
L’affaire sera jugée lundi. En attendant l’issue du procès, le tribunal a appelé au calme les parties en conflit. Nul n’est donc autorisé à faire quoi que ce soit sur la propriété en question, avant que la justice ne prononce son verdict.
Un regain de tension a toutefois mis en ébullition le quartier hier après-midi, lorsque des gaillards défendant les intérêts des propriétaires se sont heurtés aux riverains. Un vent d’accalmie soufflait dans les parages lorsqu’un terrain d’entente a été trouvé.
Des employés de la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA) ont déjà effectué une descente sur place pour suivre de près cette obstruction de passage. Une autre affaire portant sur un remblayage de canal d’évacuation, impliquant l’ancien ministre suscite également des remous.