Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Madagascar fait partie des pays qui enregistrent le plus de cas de peste dans le monde. Cette maladie ne peut être totalement éradiquée à Madagascar. « La peste ne peut être éradiquée car c’est d’origine animale mais ce qu’il faut faire, c’est de réduire les risques de l’attraper à travers des stratégies », affirme Eric Berthevat, un médecin travaillant à l’OMS. Ce constat a été révélé lors de la réunion d’informations et de plaidoyers en faveur de la lutte contre la peste à Madagascar, organisée par le ministère de la Santé en partenariat avec l’OMS, hier, au Carlton Anosy.
Les derniers cas de peste enregistrés de novembre 2016 jusqu’à maintenant, ont été localisés au Sud-Est de Madagascar. Actuellement, les cas relevés depuis 2016 ont diminué de trois cent vingt-six cas dont 25 % de décès par rapport à mille deux cents cas déclarés en 2007. Le retour de cette maladie infectieuse dans la région du Sud-Est a affaibli les efforts déployés pour la radier. « Les cas qui se sont présentés dans le district de Befotaka ont remis en question les défaillances au niveau du système de santé dans cette région du Sud-Est. La peste a touché des zones enclavées dépourvues de centre de santé de proximité, avec aucun personnel capable de prendre en charge la maladie dans les districts de Manandriana, Ankazobe et Tsiroanomandidy », d’après Maherisoa Ratsitorahina, directeur de la veille sanitaire et de surveillance épidémiologique auprès du ministère de la Santé publique.
L’émergence des rats des puces portant la maladie, transmet la peste chez les humains. Comme solution avancée par l’OMS, une sorte de raticide appelée « Boîte cartman » va être vulgarisée dans les villages afin de piéger les rats. Les rats ne peuvent augmenter au cas où l’insalubrité dans une ville n’existe plus. L’hygiène rime souvent avec assainissement et accès à l’eau potable. Cela reste encore un défi majeur dans le pays. 40,1 % de la population ont accès à l’eau potable selon le ministère de l’Eau, de l’assainissement de l’hygiène. La défécation à l’air libre est devenue presque une coutume dans les régions côtières. D’après les statistiques de l’Unicef en 2012, un Malgache sur trois défèque à l’air libre. Les ordures ménagères et les plastiques déversés dans les canaux d’évacuation d’eau se multiplient malgré les travaux d’assainissement à travers la Haute intensité de main d’œuvre (Himo).
Mamisoa Antonia