Le ton monte entre l’État et le camp Ravalomanana. Une tension qui risque de déteindre sur les relations entre l’État et la capitale.
En crescendo. Le gouvernement ne semble pas avoir digéré l’opération médiatique de Marc Ravalomanana, ancien Président. Ce dernier a annoncé qu’il allait reconstruire l’abattoir d’Andohatapenaka. Une initiative qualifiée par Rivo Rakotovao, ministre d’État en charge de l’Aménagement de territoire, d’« affront » fait à l’État.
Hier, le général Jean Ravelonarivo, Premier ministre, est entré dans la mêlée. « Nous sommes dans un État de droit, même si nous sommes dans un pays démocratique. La société est régie par des lois et il [Marc Ravalomanana] est responsable de ses actes s’il insiste sur ses idées. Quant à nous, nous ne faisons qu’appliquer la loi », a prévenu le locataire de Mahazoarivo, en marge d’une rencontre avec Phillipe Brant, ambassadeur de la confédération Suisse, hier.
Nomination
La friction entre Marc Ravalomanana et le gouvernement pourrait déteindre sur les relations entre ce dernier et l’administration de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA). L’ancien Chef d’État jouant le bras droit de son épouse de maire, Lalao Ravalomanana. Et c’est Rivo Rakotovao, qui semble lancer la première salve.
Hier, dans son discours de clôture du forum urbain au Carlton Anosy, le ministre d’État n’a pas manqué de souligner l’absence de la première magistrate de la capitale. Et la nomination du colonel Joseph Ramiaramanana, ancien président de la délégation spéciale (PDS) d’Antananarivo au poste de secrétaire général du ministère d’État, risque de ne pas enchanter les nouveaux locataires de l’Hôtel de ville à Analakely.
Les deux parties n’ont certainement pas encore digéré l’épisode de la passation de service houleuse à la CUA. Le choix de Rivo Rakotovao de faire de l’ancien PDS son numéro 2 n’est certainement pas anodin, surtout dans une période de reprise des échanges de cordialité entre Marc Ravalomanana et lui. Reste à voir les conséquences sur les relations entre le ministère d’État et les décideurs de la capitale.
Garry Fabrice Ranaivoson