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Insécurité et inflation – Le Premier ministre désigne les coupables

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L’accent a été, particulièrement, mis sur l’insécurité et l’inflation durant la présentation du rapport du gouvernement. Face aux députés, le locataire de Mahazoarivo a même désigné des coupables.

Pilonnage. Solonandrasana Olivier Mahafaly, Premier ministre, a martelé devant la presse la croisade de l’Exécutif contre l’insécurité et l’inflation depuis quelques semaines. Une offensive affirmée face aux députés, hier, durant sa présentation du rapport d’exécution du programme du gouvernement.
À l’Assemblée nationale, le locataire de Mahazoarivo a désigné des coupables. En matière d’insécurité, les vols de vanille verte accompagnés d’actes meurtriers dans la région Sava défraient les chroniques depuis quelques mois. Et le Premier ministre Mahafaly, sur ce dossier, est allé jusqu’à affirmer l’implication de sociétés privées « acheteurs de gousses encore immatures ». Il a même donné des noms, à savoir « Symrise à Sambava, Capitaine PAF à Vohémar, ZIGI à Ampanefena, Takasago à Toamasina et SOPRAL à Mananara Nord ».
Devant les députés, Solonandrasana Olivier Mahafaly a déclaré : « Les of­fres de ces sociétés poussent certains à voler des gousses de vanille verte, quitte à tuer pour s’en procurer. Et ces sociétés achètent ces gousses volées. Leurs activités poussent également les propriétaires à concéder à vendre leur récolte, bien qu’ils ne soient pas encore matures ».

Hésitation
Le chef du gouvernement affirme que des mesures « seront prises contre ces entreprises ». À l’entendre, l’Exécutif ne souhaite pas prendre seule la décision à appliquer contre ces sociétés privées. Le locataire de Mahazoarivo requiert ainsi « un débat national » au sujet du secteur vanille, et que les mesures à appliquer contre ces entités pointées du doigt soient concertées. « Ce n’est pas à l’État seul de décider de ces mesures », a-t-il avancé.
Pareille démarche risque pourtant de prendre du temps, alors que l’heure est grave. Les vols de vanille coûtent des vies humaines. De prime abord, le pouvoir hésite à s’attaquer de front aux « coupables désignés ». Pour maîtriser la situation délétère sur les terres de l’or noir malgache, le Premier ministre a indiqué qu’une « opération spéciale » des forces de l’ordre est envisagée. Face à la Chambre basse, il a réitéré que le pouvoir reconnaît « l’implication de responsables étatiques » dans les réseaux de malfaiteurs dans les zones troublées.
Le chef du gouvernement a révélé qu’un responsable étatique local a été pris en flagrant délit. « Il transportait des gousses de vanille verte volées dans un véhicule de l’État »,
a-t-il déploré. La non-application des textes régis­sant le secteur, et l’anarchie qui y règne à cause de responsables défaillants, ont aussi été reprises par Solonandrasana Olivier Mahafaly devant les députés. Pour limiter la casse, le chef du gouvernement affirme que les départements ministériels concernés cogitent pour reprendre la main.
« Que chacun nettoie devant sa porte », a lancé le locataire de Mahazoarivo. Les hauts responsables de certaines entités regrettent que contrairement à d’autres, certains départements ministériels tergiversent dans les sanctions de leurs éléments locaux. Face à la Chambre basse, le Premier ministre a pourtant soutenu qu’« il n’y aura plus de sentiment contre ceux qui transgressent la loi ». Pour le compte du ministère de l’Intérieur, il annoncé que des représentants de l’État, dont les défaillances et abus sont prouvés, « seront incessamment relevés de leur fonction ». Ces autorités locales, dont les dérives sont également la cause des vindictes populaires, si l’on en croit ce qui a été déclaré devant les députés hier.
En matière d’inflation, l’accent a été mis sur l’envolée du prix du riz. Ici, « les détaillants » sont pointés du doigt comme étant les coupables. Durant les réunions avec les importateurs et les grossistes, selon les explications du Premier ministre, il a été constaté qu’aucun de ceux-ci ne prenait des marges de plus de 4%. « Aussi, c’est au niveau des détaillants qu’il y a des spéculations », a-t-il soutenu. Maintenant que « les coupables » sont identifiés, il faudrait donc penser
à sévir.

Garry Fabrice Ranaivoson


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