Des lycéens sont fortement exposés à une année blanche. Ils ne sont pas inscrits à l’examen du baccalauréat.
Amer. Des larmes ont coulé abondamment dans le bureau de l’office national des écoles privées (ONEP) à Analakely, vendredi. Trente- et-un élèves, accompagnés de leurs parents, ont été informés qu’ils risquent d’être exclus de l’examen du baccalauréat, malgré eux. Ce sont des élèves d’un lycée privé de la circonscription scolaire (CISCO) d’Antananarivo-ville. Leur établissement ne les a pas inscrits à cet examen. Ils n’auraient pas déposé leurs dossiers et n’aurait pas versé leurs droits d’inscription. Ces victimes affirment pourtant avoir complété leurs dossiers et versé leurs droits d’inscription à leur établissement, en février. Le proviseur de ce lycée est suspecté d’avoir détourné les droits d’inscription. Ce qui lui a valu sa détention provisoire à Antanimora, depuis vendredi. Son procès se tiendra ce mois de juin.
Impossible
Ce soupçon de détournement a éclaté au grand jour, lorsque ces jeunes n’ont pas reçu leurs convocations à l’épreuve de l’éducation physique et sportive (EPS). « Ils sont allés vérifier leur convocation à l’office du baccalauréat, mercredi (ndlr : la semaine passée). On leur a indiqué que leurs noms ne figuraient pas sur la liste des inscrits. Ils sont ensuite allés demander au proviseur de leur lycée l’accusé de réception de leur dossier. Il a répondu qu’il avait demandé à une autre personne de s’en occuper. C’est là que leurs doutes se sont intensifiés », poursuit le directeur de l’ONEP.
Le ministère de l’Éducation nationale (MEN) a contacté le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MESUPRES) pour exposer le cas de ces lycéens, afin qu’ils puissent participer à cet examen officiel. Mais la chance est très mince, pour eux. L’office du baccalauréat, malgré l’intervention du MEN, refuserait de considérer leurs dossiers.
« Techniquement, il est impossible d’introduire ces trente et un élèves. On ne devra plus toucher à la base de données. Tous les travaux de préparation arrivent déjà à leur terme, les salles d’examen sont déjà réparties », explique un responsable du MESUPRES. Cette source nous confie que ce problème est récurrent. « Malheureusement, il n’a pu être constaté que tardivement, cette fois-ci », ajoute ce responsable.
Ces lycéens et leurs parents sont complètement abattus. Ils espèrent encore être admis sur la liste des candidats, pour échapper à une année blanche. Ils sollicitent le MESUPRES de ne pas leur faire endosser la bourde de leur établissement.
Miangaly Ralitera