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Consommation – La carence en lait affaiblit la productivité

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La journée du lait a été célébrée hier par les professionnels du secteur. La faible production de ce produit a un impact sur le développement économique du pays.

Loin du compte. Mada­gascar ne figure même pas dans le classement des consommateurs de lait. Si l’Australie est le plus grand consommateur de lait au monde avec 250 kg de lait par habitant par an et que l’Algérie en est le premier en Afrique avec 110kg en moyenne, la Grande île tient le dernier rang. « Un Malgache ne consomme que cinq kilos de lait par an », précise Mira Rakoton­drandria, directrice exécutive du Groupement d’intérêt économique Malagasy Dairy Board (MDB), promoteur de la filière, hier, lors de la journée du lait au village Voara Andohatapenaka. « Le secteur a connu des crises, crises politiques et crises économiques », ajoute-t-elle. La fermeture de l’industrie Tiko a quelque peu perturbé la filière avec l’apparition d’éleveurs, de collecteurs, de transformateurs de tous horizons. « Il a été difficile de cadrer le développement du secteur pendant les crises. Toutefois, nous pouvons affirmer qu’il remonte la pente petit à petit », affirme encore le MDB. Les renforcements de capacité, les
dotations de matériels professionnels, l’accompagnement et les connexions commerciales ont beaucoup œuvré à l’amélioration de la situation.

Malnutrition
Le lait étant un aliment complet en calcium, protéines ou phosphores, il assure en grande partie la croissance, notamment dès le plus jeune âge. 47% des enfants de moins de cinq ans sont en situation de malnutrition, soit un enfant sur deux, selon les chiffres de l’Office national de nutrition. Il est en effet recommandé de consommer trois produits dérivés du lait par jour. « La carence calorifique a un impact sur la productivité de la population. Cela devient un problème de développement et non seulement de santé publique », explique un responsable de l’ONN. 76% de l’ensemble de la population n’atteint pas le niveau minimum d’apport calorifique journalier et présente des problèmes de santé en tous genres.
Toujours est-il que des efforts sont encore à déployer pour améliorer le secteur, car sur un cheptel bovin estimé à près de neuf millions de têtes, environ le quart seulement est constitué de vaches laitières. Les meilleures races telles que les Holstein sont capables de donner vingt litres de lait par jour, la race locale n’en fournit que cinq.
Madagascar importe encore 30 millions de litres de lait, en poudre, concentré ou en briques. 7% seulement de la production locale est utilisée par les usines de transformation pour avoir du yaourt, fromage ou beurre. Les éleveurs font face à des problèmes d’approvisionnement en fourrage. « Il n’y en a pas assez, alors qu’une vache laitière de race Holstein en consomme deux sacs par jour », déplore François Roland, un éleveur d’Andohatanjona Itaosy.

Mirana Ihariliva


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