La séance de rapport d’activité du gouvernement a duré deux jours. Bien qu’il se soit agit essentiellement d’un monologue parlementaire, plusieurs députés ont été singulièrement sévères.
Acerbes. Une fois n’est pas coutume, les députés n’ont pas ménagé le gouvernement durant le premier face-à-face d’hier.
Certes, la séance s’est, une nouvelle fois, muée en monologue des élus de l’Assemblée nationale, après que Solonandrasana Olivier Mahafaly, Premier ministre, ait présenté le rapport d’exécution du programme du gouvernement, mercredi. Seulement, même affalés durant deux jours dans leurs sièges certains intervenants ont secoué l’équipe gouvernementale.
« Si l’on écoute votre exposé, on constate que le gouvernement travaille. Seulement, nous parlons de gouvernement de combat et les principaux combats qui restent encore, à gagner sont ceux contre la corruption, l’inflation et l’insécurité. Ce sont les sujets qui ont un impact direct sur le quotidien de la population ». « Le rapport laisse penser que nous sommes vraiment en présence d’un gouvernement de combat, seulement, il reste un combat celui contre l’insécurité ».
Ce sont des exemples de ce qui a été dit par des députés durant la séance d’hier. Comme attendu, les sujets brûlant de l’insécurité, l’inflation et la corruption ont été soulevés. « Le gouvernement doit faire un rapport concernant l’affaire Claudine Razaimamonjy, pareillement, sur le dossier Antsakabary qui sont des sujets d’actualité d’intérêt national », a lancé le député Jean Michel Henri, élu, à Ambovombe.
Maître Hanitra Razafimanantsoa, vice-présidente de la Chambre basse, elle aussi, a appuyé sur le dossier Razaimamonjy. « Il s’agit d’une affaire de détournement de subventions exceptionnelles de l’État. Si l’affaire se déroule normalement, l’accusation ne peut pas ne se porter que sur une seule personne. Nous voulons savoir ce qu’il en est. Qui peut être poursuivi Qui sont les intouchables Et qui sert de cobaye », a-t-elle soutenu.
Élection
La députée Christine Razanamahasoa, quant elle, a soulevé la récente « mutinerie », des agents pénitenciers de Manakara. Soutenant qu’il pourrait s’agir d’une conséquence de la résistance de la propriétaire de l’A&C hotel à la décision de Justice le plaçant sous mandat de dépôt, l’élue d’Ambatofinandrahana a vociféré « nous sommes face à une même situation car, il y a eu un antécédent ». Elle interpelle ainsi, le Premier ministre « à être intransigeant », dans la mise en place de l’État de droit.
À l’endroit de Charles Andriamiseza, ministre de la Justice, l’ancienne garde de sceaux demande que « des mesures soient prises face à la situation ». La députée Lylyette René de Roland, elle a mis l’accent sur « la lenteur » de l’enquête mixte sur l’affaire Antsakabary.
« Où en est l’enquête, trois mois après Alors qu’il n’a fallu que quelques jours pour mettre en prison ceux qui seraient responsables du lynchage des policiers », a-t-elle lancé.
Les élus réputés opposants au pouvoir ont certes, été les plus sévères. Comme la députée Michelle Ratsivalaka, vilipendant « une politique de l’autruche, du verbiage, de l’inégalité ou de l’oubli », du gouvernement. Seulement, même les fervents défenseurs du pouvoir y sont allés de leur remontrance.
Outre les « les flagorneries et les quémandages » d’usage, certains comme le député Niarisy Mara, ont pointé du doigt l’inefficacité de la lutte contre la corruption. Pour d’autres avocats de l’Exécutif, les réprobations concernent les promesses non concrétisées ou dont la réalisation tarde, comme l’a souligné le député Benja Urbain Andriatsizehena.
La députée Kathy, quant à elle, déplore que, bien qu’elle soit l’une des ferventes fidèles du pouvoir, Mananjary, sa circonscription semble être la grande oubliée des actions de développement. D’autres semblent penser que flatter le gouvernement est une manière d’avoir ses faveurs. S’ensuivaient donc, des demandes en cascade.
La plupart des députés songent déjà à briguer un nouveau mandat. Aussi, à un an et demi de l’élection, l’heure semble être à la demande de comptes au gouvernement pour laisser une trace au bon souvenir des électeurs. Un détail que n’oublient pas, même les zélateurs.
Garry Fabrice Ranaivoson