Le jeudi du CREM a encore une fois soulevé l’importance de la réussite de la politique industrielle.
Les grandes lignes incontournables pour la réussite d’une politique industrielle. Un thème qui a intéressé une salle comble au Café de la gare, jeudi. Le Jeudi du CREM (centre de Réflexion des économistes de Madagascar), un rendez-vous de conférence périodique traitant l’économie, avec la fondation Friedrich Ebert, s’est quelque peu démarqué des autres conférences-débats sur le secteur industriel. Trois intervenants ont étalé la situation du secteur dans le pays.
Le professeur Mamy Ravelomanana, enseignant, voit noir. « Un tissu industriel fragile et une part minime à la contribution au PIB », commente-t-il. Fredy Rajaonera, président du Syndicat des industries de Madagascar (SIM) a confirmé que l’un des fleurons de l’Industrie à Madagascar, à savoir la Chocolaterie Robert a pu tenir la barre malgré le contexte national. Eric Randrasana, conseiller au sein de la présidence de Madagascar, quant à lui, pense que la situation s’améliore. « Nous avançons vers l’industrialisation » dit-il. « Les chiffres sont quelque peu décevants dans le Doing business indicators de la Banque mondiale, et nous faisons face à un manque de synergie entre le secteur public et celui du privé. Toutefois, on peut changer les choses, et soyons les acteurs du changement », positive le conseiller. Des réflexions, qui ont chacune, provoqué également des idées divergentes dans la salle.
Politique
Il faut 100 ans aux pays en voie de développement pour rattraper le niveau d’industrialisation de la Chine ou du Japon. « Quelle politique pour la jeunesse devant les potentialités industrielles du pays » s’est demandée une enseignante Un Demi million de jeunes sont en quête d’emploi chaque année dans la Grande île. « Existe-t-il une politique sur l’agri-business » se demande un autre.
Les lois fiscales malgaches sont parmi les meilleures en Afrique, Contri- buent-elles réellement au développement du tissu industriel En réponse, le panel d’intervenants a tablé sur la proposition de loi sur le développement de la politique industrielle. « Le secteur industriel n’a jamais été en possession d’une loi. C’est déjà un grand pas d’avoir conçu cette proposition », explique Fredy Rajaonera.
Les consultations de tous leurs industriels ont pris presque deux années. « Une période nécessaire pour un résultat optimal », dixit le conseiller Eric Randrasana. L’objectif étant de transformer la structure de l’économie et d’augmenter significativement le poids de l’industrie dans le PIB national à plus de 25% s’il est actuellement de 15%.
La proposition de loi sur le développement industriel inclut notamment la mise en œuvre effective du dialogue public privé, le modèle de développement basé sur les industries de substitution à l’importation, et celui basé sur les industries tournées vers l’exportation. La proposition doit incessamment passer au parlement pour être votée.
Mirana Ihariliva