La dette de la compagnie est inscrite dans le projet de loi des Finances rectificatives. Le partenariat avec Air Austral est conditionné par l’apurement de ce passif.
Les dettes d’Air Madagascar pèsent sur le budget de l’État. L’avant projet de loi de finances rectificatives indique que les dettes de la compagnie nationale de transport aérien s’élèvent à 88 millions de dollars, soit 303 milliards d’ariary. Ce montant devait être remboursé entièrement par le gouvernement dans le cadre des négociations avec Air Austral, son futur partenaire stratégique. La compagnie Air Madagascar devrait bénéficier ainsi d’un transfert exceptionnel et faramineux de l’État. Sur les 508 milliards d’ariary de subventions supplémentaires prévus par l’avant-projet de loi des Finances rectificatives, plus de 60% sont ainsi prévus pour la compagnie nationale.
Les négociations avec Air Austral sont entrées dans la phase finale, la semaine dernière et devraient aboutir à la signature du contrat de partenariat stratégique et du contrat de participation d’action dans les prochains jours. Le contour de ce partenariat exige l’apurement des passifs d’Air Madagascar par le gouvernement malgache. L’État s’est penché, par la suite, sur les différents schémas de traitement du passif net de la compagnie, à savoir le coup d’accordéon et la consolidation, comme l’a évoqué, Léon Maxime Rajaobelina, président du conseil d’administration de la compagnie nationale, lors de la signature du memorandum of Undestand (MoU) entre les deux compagnies au mois d’avril.
Garanties
Le coup d’accordéon est une opération courante pour les entreprises en difficulté dans le monde des affaires. Elle consiste à la réduction du capital de la compagnie suivie de son augmentation immédiate. Les créances de l’État causées par Air Madagascar seront ainsi converties en capital. L’avant projet de loi des finances rectificatives prévoit, d’ailleurs, une hausse des comptes particuliers du trésor « suite à la recapitalisation des dettes fiscales de la société Air Madagascar, dans le cadre de son plan de redressement ».
Les Partenaires techniques et financiers sont, néanmoins, confiants, à l’instar du Fonds monétaire international (FMI), qui a conforté le gouvernement dans sa volonté de trouver une solution favorable aux créances de la compagnie. Et d’une source informée, l’État malgache envisage une négociation avec la Banque africaine de développement (BAD) pour recourir à des emprunts de garantie. Ils serviront à payer certaines dettes de la compagnie.
« L’État malgache dispose désormais des garanties nécessaires concernant l’apurement du passif net de la compagnie nationale », a annoncé le conseil d’administration d’Air Madagascar le 28 mai.
Lova Rafidiarisoa