Une centaine de fonctionnaires sont sur la sellette. Ils ont utilisé de faux diplômes pour leur reclassement.
Une centaine d’agents de l’État, avec de faux diplômes. Le ministère de la Fonction publique, de la réforme de l’administration, du travail et des lois sociales (FOP) les a démasqués en l’espace de six mois. «Nous renforçons, actuellement, la lutte contre les faux diplômes. C’est pour cela que nous en avons découvert une centaine, depuis le début de l’année », explique son secrétaire général, Alson Christophe Randriamanantena, hier.
Ces fonctionnaires utiliseraient des diplômes de licence, de master 1 ou de master 2 falsifiés pour leur reclassement dans la fonction publique. Ces derniers auraient été délivrés par des établissements privés et/ ou publics. « Leurs dossiers étaient suspects. Nous avons effectué des investigations. Nous en avons déduit que certains n’ont jamais été inscrits dans l’établissement qu’ils ont annoncé. Ils ont donc utilisé de fausses signatures», poursuit la source.
La grande majorité de ces paperasses ont été découvertes dans le cadre des demandes de reclassement. Seuls quelques chefs hiérarchiques osent, pour le moment, alerter la FOP. C’est le cas du chef de la région de Melaky. «Il nous a signalé que sa secrétaire a été reclassée à une catégorie. Le diplôme nécessite des études universitaires. Pourtant, elle n’a jamais quitté son poste», rapporte Alson Christophe Randriamanantena.
Renvoi
Ces usurpateurs sont sur la sellette. La FOP les soumet à des mesures administratives.
Une vingtaine ont déjà perdu leur poste depuis janvier, suite à leur convocation au conseil de discipline, selon toujours Alson Christophe Randriamanantena. Ils doivent, par ailleurs, rembourser l’écart entre le salaire qu’ils ont empoché avec le diplôme falsifié et l’authentique. Ils pourront, également, supporter des sanctions pénales pour faux et usage de faux. Comme ce qui a été le cas de la directrice générale de la FOP, placée sous mandat de dépôt à Antanimora en juin 2015.
Les établissements qui délivrent ces diplômes risquent également une sanction. La FOP en aurait déjà fermé quelques-uns. Le vice- président de l’université d’Antananarivo, Roger Randrianja, précise que les diplômes délivrés par
l’université d’Antananarivo sont désormais infalsifiables. « Les signatures du chef d’établissement et du président de l’université doivent être indiquées dans le diplôme», explique-t-il. Toutefois, avec la nouvelle technologie, on n’a plus de mal à établir la falsification.
Miangaly Ralitera