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Menace de grève – Le SMM lance un ultimatum de dix jours à l’État

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À l’issue de son assemblée générale, le SMM durcit le ton. Il annonce une grève si l’État n’accède pas à leurs revendications d’ici dix jours.

La grève. C’est ce que l’Assemblée générale extraordinaire du Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM), a décidé, hier. Avant de passer à l’acte, toutefois, le SMM remettra une lettre contenant leurs desiderata aux responsables étatiques et leur donne dix jours pour cogiter sur la réponse à y apporter.
« Le délai de dix jours sera compté à partir du moment où la lettre sera remise aux responsables. », a déclaré le juge Tiaray Fanahimanana, vice-président du SMM, lors d’un point de presse, à l’issue de l’assemblée générale d’hier, à la Cour suprême, Anosy. Certaines indiscrétions indiquent que la lettre devrait être remise, ce jour et devrait contenir des revendications sur l »arrêt de « l’instrumentalisation » de la Justice .
La modernisation de la gestion de carrière des magistrats, ou encore, le renforcement de la lutte contre la corruption, figureront, aussi, dans cette missive. Tout ce qui a été dit dans les communiqués et déclarations du SMM, jusqu’ici, resterait, également, d’actualité. La lettre devrait, également, exiger l’application des résolutions de l’assise nationale pour l’indépendance de la Justice, en février 2012.
« État de droit par l’instauration d’une Justice indépendante, crédible et respectée », est le thème de cette assise d’il y a cinq ans, dont le déclencheur est « l’assassinat », du magistrat Michel Rehavana, par des éléments de la police, à Toliara, en décembre 2011. Deux principes qui sont encore, mis en avant dans le bras de fer que le SMM compte engager contre
l’État, aujourd’hui. Pour se faire entendre, les magistrats ont fait un sit-in, le 3 mai.

Signal
Un appel à Hery Rajaonarimampianina, président de la République, pour qu’il fasse « une déclaration officielle et publique en faveur de l’indépendance de la Justice », a été lancé ce jour-là. S’esti­mant ne pas avoir été écoutés, les juges ont arrêté le travail durant deux jours pour affirmer leur « indignation », face aux maux de la Justice. « Si l’État garde, une nouvelle fois, le silence, nous entrerons en grève », a soutenu le juge Fanahimanana, hier.
Parmi les résolutions de l’assise nationale de la magistrature de 2012 figurent, entre autres, « la mise en oeuvre de l’indépendance de la Justice », le respect de l’autorité de la Justice ou encore, « la restructuration de l’administration judiciaire ». Changer la composition du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), en y écartant le président de la République et le ministre de la Justice, a, aussi, été décidé, en février 2012. Des points non-concrétisés, depuis, et qui, visiblement, sont toujours d’actualité.
« Nous, magistrats, pensons que dix jours sont amplement suffisants pour refléchir à la réponse à donner à nos demandes », a ajouté le juge Fanahimanana qui s’est fait porte-parole du Syndicat, hier. De prime abord, cependant, plusieurs des desiderata du SMM touchent à des questions de fond nécessitant des modifications de loi et même de la Constitution. Ce qu’a affirmé Fanirisoa Ernaivo, présidente du SMM, alors invitée sur le plateau de TV5 monde, samedi, où elle a pris comme exemple la recomposition du CSM.
Une source avisée expli­que que dans l’esprit de l’assemblée générale d’hier, le délai de dix jours a été fixé pour permettre à « l’Exécutif d’étudier la question durant un conseil des ministres et d’y apporter des réponses ». Sans quoi, après les préavis légaux, la grève démarrera, le 10 juillet. Seulement, « certains d’entre-nous ont fait remarquer que ce délai ne suffirait pas pour répondre aux questions de fond ».
Durant ce délai de grâce de dix jours, et lors du prochain conseil des ministres, notamment, le SMM semble surtout attendre un « geste politique fort » du pouvoir éxécutif, quant à ses revendications. La forme et le ton de ce « geste », pourraient déterminer la suite du processus déclenché par les magistrats, hier. Reste à voir si l’ultimatum d’hier, fera réagir l’État.

Garry Fabrice Ranaivoson


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