La situation devient de plus en plus difficile pour les entreprises malgaches avec le mouvement de grève du syndicat des douaniers.
C’est la première conséquence de la grève des douaniers. Des entreprises se trouvent actuellement dans des difficultés face au mouvement de grève entrepris par les membres du syndicat des employés de douanes (Sempidou) depuis hier et pour une durée indéterminée. Des marchandises sont bloquées au niveau du Port de Toamasina. Les exportations deviennent de plus en plus difficiles voire impossibles.
« Ce mouvement (de grève) se ressent dans les activités de nos clients. Leurs productions tournent au ralenti en attendant le dédouanement de certaines marchandises. Et cela entraîne un problème de trésorerie », se lamente une chef d’entreprise d’une société de transit. Et c’est à peu près le même cas de figure pour son entreprise.
Pénalisations
Pour les entreprises, la situation est de plus en plus difficile avec les pénalisations liées au magasinage des marchandises. D’après ses explications, ces frais avoisinent les 40 000 ariary pour les dix premiers jours pour les conteneurs de 20 pieds et de 70 000 ariary pour les 40 pieds. « Passé ce délai, le montant pourrait atteindre les 62 000 ariary par jour pour les 20 pieds et 124 000 ariary par jour pour les 40 pieds », explique-t-elle. Et cela sans parler des frais versés aux compagnies maritimes qui varient entre 12 à 40 euros par jour selon la taille du conteneur.
Des responsables étatiques ont même avoué l’importance de cette perte pour des entreprises. Le cas de la société Ambatovy a été évoqué par exemple par Alexandre Randrianasolo, secrétaire général du ministère des Finances et du budget, sur la chaîne TV Plus hier. « Cette société encaisse maintenant la baisse des prix du nickel et devait encore subir les conséquences de ce mouvement de grève des douaniers. Elle n’est pas la seule. D’autres sociétés exploitant des carburants comme les producteurs d’électricité sont aussi parmi les victimes », a-t-il déclaré. Pour calmer la situation, le ministère des Finances annonce dans un communiqué que « les services publics liés au dédouanement seront assurés et que des mesures sont déjà prévues, dans ce cadre ».
L’objet de la grève des douaniers concerne des primes de rendement visant à motiver les douaniers à améliorer les recettes de l’État. Après une grève d’avertissement lancé fin mai, ils sont entrés dans une grève illimitée le 27 juin. Les négociations entre les syndicalistes et le ministère restent infructueuses. « Le budget de l’État reste limité. Malgré cela, le ministère a proposé le paiement d’une partie des reliquats selon le nouveau mode de calcul revendiqué par les douaniers. Notre porte reste ouverte à toutes discussions », a conclu Alexandre Randrianasolo. Les syndicalistes maintiennent encore leur pression. Mais jusqu’à quand
Lova Rafidiarisoa