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Monnaie – L’ariary continue de plonger

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La valeur de l’ariary ne cesse de dégringoler face aux devises. Cette dépréciation peut avoir des effets négatifs et positifs pour l’économie.  

La mauvaise monnaie chasse la bonne. Un euro est échangé à 3 600 ariary sur le marché noir. Andry, un vendeur informel, explique « Les petites coupures moins de 20 euro, s’échangent à 3 300 ariary l’euro. Et les grosses coupures supérieures à 50 euro à 3 600 ariary l’Euro ». Cette hausse est expliquée par la pénurie des devises sur le marché. L’économiste Rado Ratobi­saona de Cercle de réflexion des économistes de Mada­gascar, explique « La spéculation, la limitation des devises offertes par les banques primaires et l’anticipation des agents économiques par l’importation des fournitures scolaires, sont les facteurs qui influent l’ariary ». La spéculation est expliquée par l’intervention de la Banque centrale sur le marché. Selon l’économiste, l’intervention peut être périodique et influencer le comportement des agents économiques. Ces derniers ont tendance à spéculer les devises. Dans le cas où Madagascar veut importer plus de biens européens qu’elle n’en exporte en Europe. Le Banque centrale de Madagascar vend aux importateurs de l’euro. La demande en euro augmente sur le marché et peut être supérieure à l’offre. Par la logique du marché, le prix d’un euro va augmenter. Donc, l’ariary se déprécie. Un banquier confirme que la valeur de l’euro augmente sur le marché. Cette augmentation est due à l’insuffisance des devises sur le marché, du fait que  nos exportations stagnent.
Dans un monde dominé par l’accroissement des échanges, chaque pays doit ouvrir ses frontières au reste du monde. Pour le cas de Madagascar, le pays a besoin d’échanger avec l’extérieur, pour satisfaire la demande interne. L’échange avec les pays étrangers nécessite des devises qui sont des monnaies références aux transactions internationales.

Déficit
Une telle dépréciation peut créer une balance commerciale déficitaire. La balance commerciale de Madagascar est toujours déficitaire, atteignant -471.4 millions de DTS en 2014 et cette année le déficit est estimé à -529.4 millions de DTS, d’après la loi de finance initiale. Cette situation reflète bien l’effet direct de la dépréciation de l’ariary sur la balance commerciale. Par contre, « les effets attendus peuvent être positifs. Si les importations sont très chères sur le marché local, les produits locaux peuvent conquérir le marché. Cela incite les entreprises nationales à investir d’avantage », explique un économiste. Toutefois, les données disponibles mon­trent qu’en 2014, Madagascar importe des produits lourds comme le fuel, pour à peu prés 721 milliards d’ariary. Ainsi, les effets positifs sont attendus que pour soit loin d’être acquis. Cela explique par le fait qu’actuellement, Madagascar ne produit pas encore du pétrole. Le pays dépend alors des importations des produits qui ne sont pas encore substituables sur le marché local, ce qui augmente la demande en importation. « Au niveau de nos exportations, on attend la bouffée d’oxygène de la dépréciation de l’ariary », précise un économiste.
En 2014, malgré une augmentation  de l’exportation de 20.7%, le rythme de croissance de l’exportation est nettement inférieur par rapport à l’importation. D’après les données disponibles, en 2014, nous avions exporté pour 8 471 milliards d’ariary en même temps, nous avions importé pour une valeur de 10 118 milliards d’ariary. Cela conduit à un déficit commercial de 1 647 milliards d’ariary.  Selon la loi de finance 2015, l’objectif principal de l’État est de maîtriser l’inflation à 6.9% en moyenne. « La Banque centrale intervient pour maîtriser l’inflation. Néanmoins, elle peut intervenir, mais, dans un cas de nécessité», précise Rado Ratobisaona. « À chaque fois, la Banque centrale intervient dans le cas où les devises sont abondantes ou non, sur le marché. Les individus homoeconomicus connaissent la réaction de la Banque centrale et ils changent leur comportement », explique Rado Ratobisaona. Toutefois, La dépréciation peut influencer de façon positive sur la compétitivité du pays. « Le pays est compétitif si les prix des biens exportés exprimés en monnaie étrangères sont faibles par rapport au prix des biens équivalents produit dans le pays où l’on exporte », affirme un économiste.

Tendry Rakotondranaivo


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