L’ambassadeur américain plaide pour des élections libres, transparentes et ouvertes à tous. Pour cela, le diplomate demande à ce que la population ait le choix souverain.
Ouvertes. Un caractère des élections évoqué, hier, dans le discours de Robert Yamate, ambassadeur des États-Unis. Rappelant l’exemple des péripéties de la dernière présidentielle américaine, pour aborder celle à venir à Madagascar en 2018, le diplomate a mis l’accent sur le fait qu’il faudrait laisser le dernier mot à la population par le biais du vote.
Dans son allocution, à l’occasion de la célébration avant l’heure de « l’Independence day », à la résidence des États-Unis à Ambaranjana hier, Robert Yamate a déclaré, concernant les élections à venir dans la Grande île : « Quelles que soient les discordes, faites en sorte d’avoir des élections libres, crédibles, ouvertes, transparentes et où tout le monde pourra participer, dans le souci de l’intérêt de la population. Laissez à la population le dernier mot. C’est à la population qu’incombe la responsabilité des résultats des élections ».
Pour appuyer ses propos, Robert Yamate a pris l’exemple de la dernière élection présidentielle américaine. « Pour la première fois, une personne n’ayant aucune expérience dans la conduite des affaires publiques, dans le commandement militaire, a été élue. (…) Cette élection a mis en exergue les clivages entre différentes communautés aux États-Unis (…) Je concède qu’il y a encore une scission profonde dans le domaine politique. Et il est vrai que plusieurs Américains sont déçus de ce résultat (…) seulement, tous savent que les règles électorales sont sacrées et inviolables », a-t-il déclaré.
À l’instar de Timothy Smart, son homologue britannique, lors de la célébration du 91e anniversaire de la reine Elizabeth II, le 23 juin à Ivandry, l’ambassadeur américain a également formulé le vœu de voir des élections transparentes et crédibles à Madagascar l’année prochaine. La traduction en malgache du discours du diplomate ajoute cependant le mot « misokatra », qui, en français, signifie « ouvert ».
Participation de tous
Lorsque la version traduite en malgache de l’allocution parle également d’élection où tout le monde pourra participer, il est probable que le choix du mot « ouvert » pourrait tendre vers deux sens. Un scrutin où tous les électeurs pourront participer, mais aussi, où tous les candidats pourraient prendre part. Et dans un contexte de préparatifs électoraux où la crainte d’un nouveau « ni…ni » taraude certains camps politiques, les mots choisis par l’ambassadeur américain pourraient avoir eu une résonnance particulière aux oreilles de quelques personnalités présentes dans l’assistance.
Outre les représentants du pouvoir exécutif conduits par le général Béni Xavier Rasolofonirina, ministre de la Défense nationale assurant l’intérim au ministère des Affaires étrangères, et quelques chefs et représentants d’institutions, Marc Ravalomanana, président national du parti « Tiako i Madagasikara » (TIM) était aussi de la partie. L’ancien chef d’État et ses fils ont, visiblement, accompagné son épouse Lalao Ravalomanana, maire d’Antananarivo.
Au milieu des invités, ont également été aperçus Augustin Andriamananoro, vice-président du groupe des partisans de Andry Rajoelina (Mapar). Invité sur le plateau de TV5 monde, jeudi, Hery Rajaonarimampianina, président de la République, a justement été questionné sur l’autorisation ou non de Marc Ravalomanana à être candidat à la prochaine présidentielle. « Je pense qu’il n’appartient pas au Président en exercice, ou à l’ancien Président de décider de son sort. Il y a des organes qui y sont dédiés. Laissons-les faire », a répliqué le locataire d’Iavoloha.
Questionné par les journalistes lors d’un point de presse durant l’évènement d’hier, l’ambassadeur américain a indiqué que plus que dans le processus, c’est souvent la période pré-électorale, durant laquelle se tiennent les préparatifs et les campagnes, qui constitue la principale source de problèmes. En réponse au diplomate, le général Rasolofonirina a soutenu que dans ce processus en vue de l’élection de 2018, « je suis confiant que la population malgache saura, le moment venu, faire preuve de sagesse et de patriotisme dans l’intérêt de la nation ».
Garry Fabrice Ranaivoson